
À partir du mercredi 26 février 2025, Marie Portolano présentera la case « Infrarouge » et proposera des débats, après la diffusion de certains documentaires, avec des invités en plateau.
Toutes jeunes infirmières et aides-soignantes, Camille, Eloïse, Wendy, Mathilde et les autres travaillent dans une structure d'hospitalisation à domicile en Normandie.
Elles sillonnent les routes du pays de Caux, avalent des kilomètres de tournée le long de la côte normande, du Tréport à Saint-Valéry-en-Caux.
De village en village, de maison en maison, elles accompagnent leurs patients en fin de vie. Grâce à elles, la fin de vie réintègre la maison, la famille, et se réhumanise.
« Je trouve que c'est beau d'accompagner quelqu'un jusqu'à la fin... On est importantes, parce qu'on permet aux gens de mourir chez eux, sans souffrir, entourés de leur famille et de partir comme ils veulent, comme ils l'avaient imaginé », note Camille, une jeune infirmière.
Ce que permet l'HAD, c'est de mourir chez soi, entouré de ses proches et sans souffrance, quand seuls 25 % des Français meurent à domicile et que 30 % seulement de ceux qui devraient y avoir recours bénéficient des soins palliatifs...
Le parti pris du film, c'est d'aspirer, avec Cynthia Fleury à une « clinique de la dignité » qui consiste à réhabiliter le soin des autres jusque dans la mort, humaniser ces tâches difficiles, valoriser le temps qu'on y passe, la qualité de la présence et prendre en considération la souffrance éthique des soignants.
Note d'intention de Valérie Denesle, réalisatrice
En juin 2022, nous appelons une équipe de soins à domicile au chevet de ma sœur en fin de vie. C'est un tout jeune infirmier qui vient mettre en place une sédation continue jusqu'au décès. Sa jeunesse, sa simplicité, sa vitalité sont consubstantielles du souvenir que je garde des derniers jours de ma sœur. Et je sais que sa présence et les soins qu'il a prodigués lui ont permis de vivre sa mort en douceur, entourée jusqu'au bout, parce que nous n'avions pas peur.
Deux ans plus tard, alors que s'annonçait le débat sur la loi fin de vie, je suis retournée dans cette unité d'hospitalisation à domicile, à l'HAD, près de Dieppe.
Je n'avais pas en tête un film dur, qui dénoncerait les carences et ferait le constat désespérant d'un « mal mourir ». J'avais au contraire envie, au côté des soignants, de trouver les images et les mots pour apprivoiser la fin de vie ; dire plutôt que taire, montrer plutôt que cacher, nous réconcilier avec une partie de notre humanité abandonnée dans le grand bain de la performance et du libéralisme. Il y a, dans ces derniers mois ou jours d'une vie, quelque chose d'infiniment précieux.
J'ai accompagné pendant plusieurs mois les « tournées » des jeunes infirmières et aides-soignantes au chevet de leurs patients. J'ai aimé leur courage, leur vitalité, leur franchise et leur engagement.

Infrarouge
Présenté par
Marie Portolano
60 min
Un film de
Valérie Denesle
Production
Ex Nihilo – Muriel Meynard
Avec la participation de
France Télévisions
Unité documentaire de France Télévisions
Antonio Grigolini
Renaud Allilaire
Julie de Mareuil
À voir sur
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