La famille Taragnat

Né en 1816 à Yssac-la-Tourette, en Auvergne, Jean Taragnat est charpentier de formation lorsqu’il rejoint très jeune les frères maristes. En 1843, il embarque pour l’Océanie aux côtés de Monseigneur Douarre et des premiers missionnaires envoyés pour fonder une mission catholique en Nouvelle-Calédonie. À Balade, au nord de la Grande Terre, il participe à l’édification des premières maisons, d’une école et d’une chapelle, et assiste à la première messe célébrée sur le sol calédonien sous l’immense banian de Mahamat.

Mais la mission n’est pas sans danger : en 1847, Taragnat échappe au massacre qui coûte la vie à son compagnon Blaise Marmoiton. Cette expérience marquera durablement sa trajectoire.

De la foi à la construction de la capitale

Après un séjour en Australie, au cours duquel il renonce à ses vœux et fonde une famille, Jean Taragnat revient en Nouvelle-Calédonie en 1860. Installé à Port-de-France, future Nouméa, il se met au service du développement de la ville. Son savoir-faire de charpentier et son esprit d’entrepreneur en font un acteur incontournable des premiers chantiers de la capitale. Habitations, édifices publics, infrastructures : Taragnat contribue à donner forme à une cité encore balbutiante et à ancrer durablement la présence européenne.

Un héritage vivant

« Au-delà du destin personnel de Jean Taragnat, c’est une histoire collective qui s’écrit : celle d’hommes et de femmes venus d’ailleurs, mus par la foi, le courage et l’envie de bâtir, qui ont façonné le paysage et la mémoire de la Nouvelle-Calédonie », explique la réalisatrice, Elisabeth Auplat. En novembre 2023, ses descendants se sont réunis au château Hagen pour célébrer le 180e anniversaire de l’arrivée des premiers missionnaires à Balade. Entre mémoire kanak et mémoire calédonienne, cet héritage continue d’unir et de transmettre.