Documentaire

Polynésie, pour quelques degrés de plus !

À l’occasion de COP 30

Les îles de la Polynésie pourraient bien faire partie des premières terres françaises à subir de plein fouet la montée des eaux. Les scientifiques estiment que cette hausse du niveau de la mer atteindra environ 80 centimètres d’ici à 2100. Certains vont perdre leur maison dans des tempêtes de plus en plus fréquentes, d’autres verront leur terrain se faire grignoter par l’océan. Protection de la barrière récifale, revégétalisation des côtes, création d'infrastructures spécifiques pour contrer la violence de la mer... Partout, des changements majeurs sont en cours, et le Pacifique est en première ligne.


Protéger le littoral à tout prix est impératif pour empêcher l'intrusion de l'eau salée. Ce combat, mené avec une détermination sans faille par Laeticia depuis près de deux décennies, commence par la préservation de la barrière récifale. Depuis l'apparition du phénomène de blanchissement des coraux à Moorea, cette chercheuse du CNRS manifeste une vive inquiétude. Elle examine régulièrement le récif corallien et constate l'émergence de la « mort blanche ». Selon ses observations, seuls 2 % de ces coraux demeurent encore en vie. Les récifs de Moorea font ainsi l'objet d'une surveillance accrue face aux épisodes répétés de blanchissement au cours des cinq dernières années. La cause de ce phénomène réside dans l'augmentation de la température de l'eau, qui peut atteindre 32 °C et parfois même 34 °C dans certains lagons des Tuamotu. Ces températures extrêmes s'avèrent fatales pour les coraux, entraînant leur extinction et leur colonisation par les algues, ce qui entrave toute régénération.

Dans l'archipel des Tuamotu, la montée des eaux préoccupe les habitants de Hao. Bien que des mesures concrètes aient été prises par le passé, telles que l'installation de barrières de protection à des points stratégiques de l'île pour sauvegarder le village d'Otepa, ces initiatives se révèlent insuffisantes face à la puissance dévastatrice de la mer. Que faire de plus ? Yseult Butcher Ferry, la mairesse de Hao, adopte une approche audacieuse et vise à revégétaliser la côte la plus vulnérable, celle directement exposée à l'océan. La digue naturelle espérée prendra du temps à se former, un luxe que les habitants ne peuvent pas se permettre. L'érosion causée par ce phénomène est déjà une réalité tangible partout en Polynésie. Jean-François Butaud, botaniste à Tahiti, rejoint Yseult dans la lutte pour la revégétalisation du littoral. En effet, les plages de sable fin de Moorea sont en train de disparaître, remplacées par des remblais ou des rochers, un sort déjà subi par la grande île de Tahiti.

Les bouleversements climatiques majeurs mettent en péril la biodiversité et les modes de vie traditionnels en Polynésie française. Face à ces défis, les communautés locales et les scientifiques conjuguent leurs efforts pour élaborer des solutions pérennes et novatrices pour sauvegarder cet écosystème fragile. Ce documentaire met en lumière l'importance cruciale de l'action collective pour préserver ce paradis naturel.

52 min

Un film de
Hervé Corbière
Sébastien Thiébot-Chiffoleau

Production
Antipode

Avec la participation de
France Télévisions

Directeur des contenus
du pôle Outre-mer
Laurent Corteel

Directeur adjoint des contenus, en charge des documentaires
Sophiane Tilikete

Responsable de programmes
Gabrielle Lorne

2025

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