Dans un hôpital de Brest, une pneumologue découvre un lien direct entre des morts suspectes et la prise d'un médicament commercialisé depuis 30 ans: le Mediator. De l’isolement des débuts à l’explosion médiatique de l’affaire, l’histoire inspirée de la vie d’Irène Frachon est une bataille de David contre Goliath pour voir enfin triompher la vérité !
Film français d'Emmanuelle Bercot avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel, Charlotte Laemmel...
En avant-première digitale le 23 mars
En VOD, DVD et Blu-ray le 29 mars
Prix TTC :
19,99 € le DVD
19,99 € le Blu-ray
Entretien avec Emmanuelle Bercot
Le film est une charge terrible contre l’administration sanitaire. En ce sens c’est aussi un film politique, très dénonciateur, qui va au-delà du portrait de cette Erin Brockovich brestoise.
Je me cache derrière Irène. C’est elle qui dénonce, je ne fais que suivre son parcours. Je ne dénonce rien qu’elle ne dénonce pas elle-même. Tous les faits rapportés dans le film sont avérés.
De nombreux spectateurs vont donc découvrir, en regardant votre film, la collusion qui peut exister entre certains médecins et certains laboratoires pharmaceutiques. Avant de vous intéresser à cette affaire, même si votre père vous en parlait, vous pensiez que ces pratiques pouvaient prendre de telles proportions ?
Je ne suis pas naïve, je connais la puissance des laboratoires pharmaceutiques. Mais je sais aussi qu’il y a plein de médecins qui travaillent très bien avec des laboratoires, sans conflit d’intérêt, ni corruption. Irène le dit dans le film : « Moi aussi, je collabore avec les labos et je suis pour l’innovation thérapeutique ». Cela dit, certains faits m’ont tout de même plus que surpris dans cette affaire. Le fait par exemple qu’Antoine, le chercheur qui a aidé Irène à asseoir son dossier scientifiquement parlant, n’a pas été labellisé par l’Inserm tout simplement parce que des employés de Servier faisaient partie du jury. C’est hallucinant, non ?
A votre avis, quel est le moteur du courage d’Irène Frachon ? Son sens aigu de la justice ?
Son pur instinct de médecin. Sa vocation sincère. Elle qui n’a jamais cherché à faire carrière est, de l’avis général, un très bon médecin. Une grande scientifique peut-être pas, mais une excellente praticienne, ça oui. Avec du flair et du génie dans ses diagnostics. Si elle a réussi à aller au bout de son combat, c’est avant tout, je crois, du fait de son immense empathie pour les victimes. Et aussi de sa déontologie. Irène Frachon, c’est une Juste. Une pure. Dans sa grande candeur, elle ne voit pas le mal. Elle n’est médecin que pour accompagner et soigner les gens. Elle ne recherche pas le pouvoir et, du même coup, n’a jamais eu peur de se mouiller.
Comment Sidse Babett Knudsen a-t-elle à ce point réussi à endosser ce rôle ?
Avant le tournage, elle n’avait pas beaucoup parlé avec Irène. Elle tournait aux Etats-Unis ce qui l’a contraint à n’arriver qu’une semaine avant le tournage. Mon souhait était d’arriver à rendre compte à la fois de l’énergie incroyable et de la fantaisie d’Irène Frachon, qui est ce qu’on appelle « un personnage » dans la vie. Cet aspect des choses, nous l’avons beaucoup travaillé avec Sidse. La démarche d’Irène, ses attitudes physiques, Sidse et moi avons cherché à les restituer. Ça a pris un peu de temps à Sidse avant de « choper » le personnage et de se glisser dans la peau de cette femme inépuisable qui peut être aussi épuisante. Son bagout, sa vitalité, sa fantaisie verbale, sa joie de vivre à toute épreuve. On n’a jamais cherché l’imitation stricte, mais elle n’avait sans doute pas eu suffisamment le temps d’observer Irène. Il lui a suffit ensuite d’un après-midi passé dans la famille Frachon pour qu’un déclic se produise. Le travail sur les costumes a également participé au processus d’incarnation. Je tenais par ailleurs à ce que le rythme du film soit soutenu, et Sidse a fourni un travail colossal sur le débit et la prononciation des dialogues.
L’aspect pédagogique a-t-il été un souci constant pour l’écriture de La Fille de Brest ? Ce n’est pas facile d’appréhender et donc de donner à comprendre des notions aussi complexes…
Il était important que des gens qui ne savent rien de l’affaire du Mediator puissent avoir envie d’aller voir La Fille de Brest. Au moment de l’écriture du film, cette préoccupation de vulgarisation était très présente. Comment faire comprendre ? Nous avons cherché à simplifier au maximum. Le scénario est légèrement technique au début du film, mais cet aspect disparaît ensuite complètement. Au fond, je pense que ce n’est pas très grave, dans ce type de film, de ne pas tout comprendre. Très vite, on s’attache au combat d’Irène, à ce qu’elle ressent, à ce qu’elle doit déployer comme énergie pour faire avancer les choses. Les aspects techniques deviennent une préoccupation mineure. Ce n’est pas très grave si les spectateurs ne comprennent pas toutes les subtilités de cette affaire. Souvent, dans les films d’enquête, même les meilleurs, on ne comprend pas tout. Prenez Révélations, par exemple, le film de Michael Mann. J’adore ce film. Je ne comprends pas la moitié des trucs, mais je m’en fiche, je suis avec les personnages, j’ai envie d’avancer avec eux.
Irène Frachon cite parfois cette phrase d’Albert Einstein : « Le monde est dangereux à vivre non pas tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire ».
C’est profondément ce que je pense. Nous sommes peu à pouvoir nous identifier à Irène Frachon. En revanche, nous sommes nombreux à pouvoir nous identifier à ceux qui regardent, sans rien faire, les autres régler les problèmes.
La presse en a parlé !
A la manière de Steven Soderbergh dans "Erin Brokovich", autre film coup-de-poing sur une femme qui cherche à faire triompher la vérité, Emmanuelle Bercot plonge dans les coulisses de ce combat du pot de terre contre le pot de fer avec une densité d'informations à donner le vertige. - Télérama
En suivant pas à pas le cheminement d’Irène Frachon, Emmanuelle Bercot réussit à rendre son humanité à une histoire qui cesse ainsi d’être une affaire, pour devenir une somme de destins brisés, une histoire de cinéma qui ramène au monde au dehors de la salle. - Le Monde
Un thriller médical à la démonstration impeccable et implacable. - Les Fiches du Cinéma
Véritable boule d'énergie qui imprime au récit son rythme endiablé, Sidse Babett Knudsen en est l'interprète idéale. - Première
Ce thriller sociétal, sans temps mort, est avant tout le magnifique portrait d'une femme qui ne lâche rien. - Femme Actuelle