LA GRANDE SOIREE DES CHOREGIES D'ORANGE

Luciano Pavarotti, le concert des étoiles à 20h55

À l’instar de Callas ou de Caruso, le timbre unique de Luciano Pavarotti est reconnaissable entre tous : solaire, lumineux et étincelant. Durant quatre décennies, Luciano Pavarotti a incarné la splendeur de l’opéra italien et l’a fait rayonner à travers le monde. 

Il est le ténor qui a popularisé l’art lyrique, réunissant un public venant de tous horizons. Abandonnant parfois les maisons d’opéras, il n’hésitait pas à se produire seul dans des lieux différents, son éternel mouchoir blanc à la main, à la conquête d’un large public.

En plus de quarante ans de carrière, il a contribué au rayonnement de son art au cours de nombreux concerts télévisés, particulièrement lors des concerts mythiques des Trois Ténors, avec Placido Domingo et José Carreras. 

Aujourd’hui, 10 ans après sa mort, Luciano Pavarotti est toujours  très présent dans le coeur des artistes et du public. 

Quelques très grands noms du monde lyrique se sont retrouvés sur la scène du Sporting des Etoiles de Monte Carlo pour faire revivre les plus grands airs de son répertoire  en son honneur. 

Rigoletto de Giuseppe Verdi aux Chorégies d’Orange à 22h20

Composé sur un livret de Francesco Maria Piave d’après Le Roi s’amuse de Victor Hugo, Rigoletto est une commande de La Fenice de Venise où il fut créé, avec un énorme succès en 1851. D’aucuns ont vu dans cette œuvre de Verdi l’esquisse d’une “deuxième manière”, prenant le relais des opéras patriotiques des « années de galère » à forte connotation historique. Si l’action se situe dans un cadre historiquement daté - Mantoue au XVIe siècle - cela importe moins que le drame qui s’y joue : celui d’un père, Rigoletto, bouffon du duc de Mantoue, qui veut protéger sa fille Gilda des agressions du monde courtisan dont il connaît les méfaits; or celle-ci est amoureuse d’un jeune homme qui n’est autre que le duc de Mantoue lui-même qui vole de femme en femme - quitte à en dénoncer l’inconstance (La donna è mobile) ; lorsqu’il l’apprend, Rigoletto, qui a été maudit par Monterone pour l’avoir raillé lorsqu’il avait demandé justice au duc de l’enlèvement sa fille, décide de se venger en faisant assassiner son maître; mais Gilda veut sauver celui qu’elle aime et tombe malencontreusement sous les coups du spadassin Sparafucile stipendié par Rigoletto ; ainsi se trouve réalisée la “malédiction” lancée naguère par Monterone. 
Cet opéra est bien plus qu’une “suite d’airs, de duos et rien d’autre” (Verdi) : il accorde une place importante à la psychologie de ses personnages, beaucoup plus élaborée que dans ses œuvres précédentes ; il s’inscrit dans un cadre social précis, conférant à son œuvre une dimension nouvelle, plus fouillée, plus complexe, d’une grande subtilité musicale, mais demeurant d’une lisibilité parfaite.

Philippe Gut

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