La Ligne bleue

Salsigne : le prix de l’or

Jeudi 11 mars à 22.55
Inédit

La ligne bleue, ce sont des histoires à taille humaine qui résonnent en chacun de nous et nous racontent la diversité de la France. Des territoires dans lesquels se jouent, à leur échelle, les enjeux qui traversent notre société. Itinéraires individuels de personnages charismatiques, aventures collectives par-delà les institutions, plongées au cœur d’un territoire en pleine transformation, ce sont les grands enjeux sociétaux que nous voulons montrer par l’expérience, au plus près de ses acteurs.

 

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Près de Carcassonne, dans une vallée au décor de carte postale, se cache une vaste pollution invisible. Des taux alarmants d’arsenic y ont été retrouvés dans les urines d’une soixantaine d’enfants. Une gigantesque mine d’or – Salsigne – fermée en 2004 a laissé en héritage des collines artificielles saturées d’arsenic et autres métaux toxiques. Des bombes chimiques à retardement contre lesquelles des héros se dressent.

 

Résumé

Salsigne : le prix de l'or raconte le combat d’une jeune mère, Cécile Schmitt. Des taux inquiétants d’arsenic ont été retrouvés dans les urines de ses deux petites filles. Pourtant elles vivent dans une vallée verdoyante, avec ses châteaux cathares, ses villages pittoresques et ses rivières. Mais ce décor idyllique cache des collines artificielles de poisons. Pendant un siècle, des multinationales ont exploité la plus importante mine d’or d’Europe de l’époque : Salsigne. Malgré sa fermeture en 2004, à chaque pluie, des résidus toxiques s’écoulent dans les cours d’eau.
Depuis que la cour de son école a été inondée et souillée par l’arsenic, Max Brail, le maire de Lastours, en a fait une affaire personnelle. Faute de pouvoir faire payer les anciens actionnaires de la mine, il est déterminé à obtenir de l’État la décontamination de sa chère vallée. 
 

Note d'intention de Ghislaine Buffard, réalisatrice

L’envie de réaliser ce film se nourrit d’une indignation. Comment accepter qu’un projet tel que la Montagne d’or en Guyane ait failli aboutir, alors que nous avons sous nos yeux le scandale de la mine d’or de Salsigne, près de Carcassonne ? Salsigne est un symbole : celui de ces endroits condamnés par une politique qui a trop longtemps privilégié l’emploi et les profits des multinationales à l’environnement. La France compte 3 000 anciens sites miniers qui, pour la plupart, continuent à polluer. 
Près de vingt ans après sa fermeture, les stockages de déchets miniers, réputés étanches, répandent leurs produits toxiques dans les cours d’eau et les nappes phréatiques. À chaque inondation – ces fameux épisodes cévenols –, les eaux souillées envahissent les villages de la vallée de l’Orbiel, jusque dans les cours d’école. Les parents sont rongés par l’angoisse quand des taux d’arsenic sont retrouvés dans les urines de leurs enfants. Face à ces collines artificielles de déchets miniers, les pouvoirs publics – impuissants – adoptent une position ambiguë. Ils nient d’abord la pollution pour finalement dépenser des millions d’argent public afin de colmater ces bombes à retardement. Une position schizophrénique, car l’État a aussi été propriétaire de la mine.
J’ai voulu montrer, au plus près de la vie quotidienne de Cécile Schmitt, une mère d’enfants surexposés, et de Max Brail, maire d’un des villages inondés, la réalité intime du concept non appliqué de pollueur/payeur.

 

Biographie de Ghislaine Buffard

Éclairer les débats de société, aller explorer cette zone grise, réfuter le noir et blanc manichéen, sonder les aspérités… Voilà ce qui anime ma démarche de réalisatrice depuis une quinzaine d’années. 

Mes deux derniers documentaires, pour la case « La Ligne bleue » sur France 3 national, pose la question du rôle de l’État – de sa responsabilité mais aussi de son impuissance – dans des domaines très différents :
— Salsigne : le prix de l’or (2021) dénonce la toute-puissance d’une mine d’or et d’arsenic, appuyée par les autorités au nom de l’emploi, dans une vallée près de Carcassonne. 
Roubaix : la nouvelle face du Pile (2020) pose la question des rénovations urbaines afin de savoir si elles peuvent changer la mauvaise image d’un quartier.

 
J’aime aussi revisiter un sujet déjà vu avec un angle inédit. Après l’agriculturec(« Le Monde en face », France 5, 2019, prix Green Award 2020 Deauville) s’intéressait aux agriculteurs qui se sont reconvertis et qui ont dû quitter, non pas un métier, mais une identité.

C’est aussi, sans préjugés préalables, que je suis allée à la rencontre des électeurs de l’extrême droite, non pas pour les condamner, mais pour comprendre leur cheminement intellectuel (Ils ont voté Front national, 90 min, unitaire pour M6, nominé au Figra 2013). 

 

Inédit

52 min

Un film écrit et réalisé par
Ghislaine Buffard 

Une production
Eclectic
avec la participation du CNC, de l'image animée et France Télévisions

Produit par 
Jean- Luc Orabona

Directrice des documentaires de France Télévisions 
Catherine Alvaresse

Pôle Découverte et science
 Anne Gouraud
Amandine Picault 

 

Laurence de Faria
Contact - France Télévisions
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