De l'encre sous la peau

​De tout temps, les hommes se sont servis du tatouage...

La réalisatrice Suzanne Chupin, a souhaité, à travers ses rencontres avec des personnes tatouées, comprendre leur démarche et montrer que le corps est une construction propre à chaque époque, à chaque culture.
Elle amène à se poser des questions sur le changement de regard et de mentalité vis-à-vis de cette pratique, mais aussi à s'interroger sur l’effet de mode de ce phénomène sociétal.

Quel regard la société et les tatoués posent-ils sur ces marques à la surface du corps ? Quelles sont les raisons de ceux qui le désapprouvent ?

A ces questions, la réalisatrice a tenté de répondre en s’intéressant à la dimension intime mais aussi sociale de cette pratique aussi vieille que l’Homme.

Longtemps subversif ou infamant, le tatouage est entré dans les moeurs. Qui mieux que lui pour parler du corps contemporain ?

En mettant en perspective la pratique actuelle du tatouage avec un usage passé où il fut longtemps stigmatisé, «De l’encre sous la peau» montre à quel point la notion de corps a évolué. Dans le corps contemporain se joue, en effet, un changement profond de nos représentations et de nos valeurs. Le tatouage en est une des expressions fortes.
Dans ce film, des hommes et des femmes d'aujourd'hui racontent la façon dont ils se sont appropriés le tatouage, tout en le réinventant pour un usage plus intime et plus personnel, à l'image d'une société où le corps est devenu objet de culte et support d’expression.

Sur leur peau, les personnages du film, Aude, Jonathan, Marie-Anne, Gallag et Pascal matérialisent les moments charnières de leur existence et fixent ce à quoi ils tiennent le plus. Le tatouage, plus qu'un encrage, leur offre un ancrage fixe et immuable dans une identité et une existence renouvelée.

Pour un certain nombre de nos contemporains, le tatouage serait-il devenu l'antidote, irréversible, d'un monde où tout est instable, fragile et éphémère ?