Fiche programme

L'ENLEVEMENT AU SERAIL

Opéra -

Résumé

Filmé à l’Opéra Royal du Château de Versailles en mai 2024 Réalisation Colin Laurent Production Camera Lucida Mise en scène Michel Fau Direction musicale Gaétan Jarry Musique Wolfgang Amadeus Mozart Livret Johann Gottlieb Stephanie Orchestre et Chœurs de l’Opéra Royal Constance Florie Valiquette, soprano Belmont Mathias Vidal, ténor Osmin Nicolas Brooymanns Blonde Gwendoline Blondeel, soprano Pédrille Enguerrand de Hys, ténor L'Opéra de Paris a longtemps exigé que toutes les œuvres soient chantées en français, une pratique oubliée qui a pourtant duré jusqu'au milieu du XXème siècle. Dans un souci d’accessibilité de l’art lyrique, l’Opéra Royal de Versailles reprend cette tradition, et après « La Flûte Enchantée » fait revivre la version française de « L’enlèvement au sérail ». « L'Enlèvement au sérail » est dans la tradition de l’opéra-comique, un « singspiel », c’est-à-dire un opéra qui alterne entre des chants et de longs dialogues parlés. Le proposer en version française évite les ruptures entre parties chantées et parlées et permet ainsi de garder une fluidité dramatique. L'histoire se déroule dans un harem en Turquie ottomane. Belmonte, un noble espagnol, vient sauver sa bien-aimée Constanze, retenue prisonnière dans le sérail du pacha Selim avec sa servante Blonde et le valet Pédrille. Après diverses péripéties, Belmonte parvient à libérer Constanze et les autres, grâce à la clémence du pacha Selim qui renonce à se venger. C’est Michel Fau qui connait son Molière comme son Mozart par cœur qui met en scène le spectacle. Il se distribue le rôle parlé du Pacha, un Pacha pas si cruel et qui saura sacrifier son amour pour le bonheur de Constance. Puisque c’est une « turquerie », Michel Fau installe un orient fantasmé fait de toiles peintes, de costumes colorés mais aussi des décors modulés, des ombres chinoises et même des tapis volants. La mise en scène joue avec les codes du théâtre populaires pour recréer l’esprit du « singspiel ». Pour ce voyage vers l’Orient qui parle français, l’Opéra Royal a réuni un plateau homogène et cent pour cent francophone, qui sait passer du « parler » au « chanter » avec une jolie aisance. L’homme de théâtre Michel Fau, a tenu à installer une vraie direction d’acteurs, et faciliter au mieux la compréhension de l’action. Cette théâtralité assumée, elle est aussi dans la fosse avec l’Orchestre de l’Opéra Royal dirigé par Gaétan Jarry qui sait se montrer subtil dans les accompagnements des airs et plus présent dans les moments orchestraux ou de changements de décors. Mozart en français dans l’écrin de l’Opéra Royal, n’en déplaise aux puristes, offre une nouvelle accessibilité à l’opéra que relaie France Télévisions dans un souci commun d’ouvrir le grand répertoire à tous.