Fiche programme

LES CHEMINS DE LA FOI - LE JOUR DU SEIGNEUR : JEAN-MARC SAUVE, LA FOI ET LA LOI

Résumé

Comment ne pas penser à la force du destin lorsque l’on se penche sur la vie de Jean-Marc Sauvé ? L’homme d’État de 74 ans, à la parole mesurée et l'allure gaullienne, goûte timidement cette idée, peut-être un peu trop grandiloquente pour quelqu’un qui préfère la modestie aux louanges, le commun à l’exceptionnel. Pourtant c’est sans détours qu’il reconnaît cette vérité : très tôt, il a aspiré à la justice. Ce fils d’agriculteurs de la Somme, que rien ne destinait aux ors de la République, rêve dès ses douze ans de changer le monde et d’abolir la peine de mort. Socialiste convaincu, porté par un idéal d’égalité, Sauvé se rêve en serviteur de la France. Intégrant à un très jeune âge les plus hautes sphères de l’administration publique française, il sera tour à tour préfet, secrétaire général du gouvernement, vice-président du conseil d’État, passera six ans au Ministère de l’Intérieur. Et surtout, il réalise son rêve d’enfant en abolissant auprès de Robert Badinter la peine de mort en 1981. Une vie guidée par une foi inébranlable en l’action publique et en… Dieu, à qui il a failli dédier sa vie. Alors qu’il est reçu à l’ENA en 1971, il se détourne durant deux ans des études pour rejoindre les jésuites de Lyon et s’occuper des plus démunis. En se confrontant au malheur des autres, il découvre la nécessité du partage, de l’entraide et confirme son besoin de se mettre au service de la République. Ce qui rend Sauvé unique dans le monde politique est sans aucun doute ce « surplus d’humanité », gagné lors de son expérience religieuse, qui va le démarquer de ses collègues énarques. Peu intéressé par l’accroissement de son pouvoir personnel ou la course au profit, c’est un croyant idéaliste, fidèle à ses principes, réputé pour sa loyauté et son sens du devoir. Et c’est ce que veut raconter le film. L’histoire d’un homme, mû par une haute idée de la justice, qui s’est vu confronté à l’un des plus grands défis de sa vie dès le lendemain de sa retraite. Choisi pour son parcours impeccable, Sauvé devient président de la commission de la CIASE, chargée de faire un état des lieux des violences sexuelles au sein de l’Église catholique. Expérience cruciale et dévorante, qui a profondément meurtri Sauvé le chrétien. Une douleur prolongée par sa confrontation à une frange de l’Église qui continue de remettre en cause ses conclusions, notamment sur le nombre de victimes… Un déchirement pour celui dont la droiture a toujours été louée. Ce film est un portrait, celui d’un homme hors du commun qui aura passé sa vie au service du bien commun