Bien avant l'avènement du monde moderne et la mondialisation, la pêche, l’agriculture et l’élevage étaient les principaux mode de consommation alimentaire calédoniens. Ce changement des modes de productions et de consommation est souvent à l'origine de troubles alimentaires comme l'obésité ou le surpoids. Face à ce fléau de la "malbouffe", la pandémie de Covid a joué un rôle d’accélérateur et de prise de conscience : il faut désormais compter sur ses propres ressources pour se nourrir, c’est le concept de l’autosuffisance.
Vivre sur une île, c’est disposer de moins de ressources que sur le continent, c’est apprendre à gérer ses ressources et les utiliser au mieux, une pratique insulaire avant les dérives de l'industrialisation agroalimentaire.
Dans les îles Loyauté, près de 20 000 habitants apprennent à utiliser quatre richesses principales : celles de la mer, celles du bois de santal, de la manne touristique et enfin celles, toujours à redécouvrir, de l’agriculture.
Des ressources qui sont gérées dans les aires coutumières et de manière collective.
De l’usine de bois de santal de Maré à une immersion avec les pêcheurs locaux d’Ouvéa en passant par l’observation du travail des opérateurs du tourisme à Lifou et la valorisation d’une agriculture raisonnée à Tiga, le documentaire dresse des portraits d'acteurs de cette économie coutumière insulaire qui se battent pour l’autosuffisance et une meilleure utilisation et gestion des richesses de Iles.
C'est Alphonse Koce, ce chef originaire de Maré qu'on ne présente plus, qui servira de principal guide aux réalisateurs. A Ouvéa, zoom sur les produits de la mer, leurs conditionnements et leurs conservations. A Lifou la filière miel s’est particulièrement développée aussi bien à l’exportation vers la grande terre que pour garnir les tables d’hôte de l’île. A Tiga, la production de pastèque est bien connue mais sur cette île on sait être autonome eau, en viande et en légumes Toutes ces ressources des îles, Alphonse les exploite et les prépare dans son restaurant de Nouméa, une vraie cuisine "locavore". Il emmène également les réalisateurs à la découverte de la foire des îles (ndlr : à Maré en septembre 2020), une véritable vitrine des savoirs-faire locaux, un moyen de montrer que les Iles peuvent non seulement s'autosuffire mais également nourrir la grande-terre.
Réalisation : Lionel Boisseau et Aurélie Macédo
Production : Les Films du Pacifique Nouméa et Mérapi Productions, en coproduction avec Nouvelle-Calédonie La 1ère
Durée : 52 minutes