Le chapiteau

LA DÉMARCHE DU RÉALISATEUR

Pourquoi avez-vous souhaité réaliser un documentaire sur la construction du Chapiteau ?
Mon regard artistique influencé par le cinéma, les projets culturels et la danse m’a donné envie de suivre la réalisation de ce projet de chapiteau de cirque en devenir. Je propose une écriture où tout va naître progressivement : les désirs, les opinions, le bâtiment et un quartier qui se transforme au fil du temps. Je souhaite ainsi poser mon regard sur ce qui va se jouer tout au long de l’année avec ses impacts sur le quartier en prenant soin de donner la parole à ceux qui sont les premiers concernés… ses habitants.

 

Quel est l’objectif de ce projet selon vous ? 
En prenant place dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, le chapiteau aborde la question de la diversité et se fait l’écho des réalités actuelles de l’urbanisation d’un quartier populaire. Il concourt à l’intégration des habitants en mettant en lumière un projet fédérateur. Il contribue à la reconnaissance et à la valorisation de l’histoire, du patrimoine et de la mémoire du quartier des Sablons. 
Cependant, c’est également un projet qui divise. Ici il ne s’agit pas de construire un cirque « classique » tel qu’on le connaît, mais un cirque contemporain. Traditionnellement, le cirque est un spectacle populaire, accessible à tous. Il paraît de fait cohérent que le chapiteau soit construit dans le quartier des Sablons. Toutefois, la labellisation nationale oriente le Pôle régional Cirque Le Mans vers un art électif et créé des points de tension entre spectacles populaires et créations artistiques exigeantes. Ce regard critique sur les enjeux culturels et sociaux du projet urbanistique sera donc également nourri par une réflexion parallèle sur le cirque contemporain.

Bertrand Guerry

Réalisateur de documentaires de création depuis plus de 15 ans, Bertrand Guerry s’intéresse au spectacle vivant tout autant qu’à la création sous toutes ses formes. Il a réalisé son premier long métrage de cinéma Mes Frères sorti en salles en juillet 2018. Il est également le réalisateur du magazine culturel artOtech (14 x 52’) diffusé sur France 3 Pays de la Loire.

En prenant place dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, le chapiteau aborde la question de la diversité et se fait l’écho des réalités actuelles de l’urbanisation d’un quartier populaire.

Quel éclairage Le Chapiteau va apporter sur l’art du cirque ? 
Le documentaire Le Chapiteau propose un nouveau regard sur le cirque. C’est aussi une année dans la vie de quatre circassiens menant des activités de médiation avec les habitants des Sablons. Nous filmerons et partagerons les performances de ces artistes, leurs interactions avec le public et leurs avis sur la labellisation de la scène nationale à venir. L’objectif est aussi d’offrir un point de vue artistique sur les arts du cirque. La labellisation de la scène nationale de La Cité du Cirque permettra la programmation d’artistes de renommée nationale et internationale, attirant ainsi les spectateurs de tout milieu socioéconomique aux Sablons. 

Comment avez-vous traité ce documentaire ?
Le Chapiteau est un projet documentaire complet parce qu’il rend compte des différents aspects d’une même réalité, selon la logique cinématographique du champ/contre-champ. Dans le film comme sur les réseaux sociaux, le champ se focalisera sur la construction du chapiteau. Le contre-champ fera quant à lui, la part belle aux impacts de la construction du chapiteau dans le quartier des Sablons et aux réactions des habitants sur le projet circassien. 

Pourquoi avoir choisi de décliner Le Chapiteau selon 2 formats : un documentaire de 52 minutes et également une diffusion délinéarisée avec une websérie sur les réseau sociaux ?
Aujourd’hui tout va très vite, les gens vont beaucoup s’informer sur le digital. Il nous semble intéressant de décliner ce documentaire sur les réseaux pour pouvoir montrer l’avancée de ce projet tout au long de sa construction sur l’année, en temps réel. Ce projet me permettra d’utiliser l’œuvre comme une arme artistique pour pouvoir répondre aux questions culturelles, sociales et politiques soulevées par mon documentaire. Les contenus des réseaux sociaux seront créés en parallèle du film et leur diffusion sera rythmée grâce à un planning adapté à chaque histoire. La websérie est totalement complémentaire au film de 52 minutes : elle mettra en lumière, sur des formats plus courts, les différents aspects et impacts du projet. Je tiens à remercier France 3 Pays de la Loire qui nous accompagne également sur cette expérience interactive.

 

Et celle du producteur, Thierry Bohnke

OHNK
Grâce à l’expérience d’O·H·N·K sur les nouveaux médias, nous souhaitons engager les habitants et les téléspectateurs par l’intermédiaire d’un double projet interactif sur les réseaux sociaux et linéaire à la télévision. En diffusant des contenus avant, pendant et après le tournage, nous serons en mesure de générer de la visibilité, non seulement autour de la création du documentaire mais aussi sur les arts du cirque, la métamorphose d’une ville ou la vie d’un quartier.

Mon pari de producteur est que cette démarche innovante nous porte à dépasser le cadre classique d’un documentaire et à faire preuve d’ingéniosité pour trouver les moyens de mener un projet à 360° pour l’antenne, Internet et les réseaux sociaux sur ce sujet sociétal et artistique de premier plan.