Du monde végétal au monde animal, du terrestre au marin, la Nouvelle-Calédonie est un véritable sanctuaire. L’importance et l’originalité de sa faune et de sa flore la placent au troisième rang mondial. Le taux d’endémisme de ses végétaux, estimé à 76 % est exceptionnel.
Dans ce troisième épisode, « O’ Fil de l’Eau » se consacre à l’un des écosystèmes les plus menacés au monde : la forêt sèche.
Composé de ses lianes et plantes qui se contentent de très peu d’eau. La nature de la forêt sèche s’est magiquement adaptée à ce milieu aride. Tout est mis en œuvre pour préserver le peu de pluie qui tombe. Les feuilles des arbres se sont couvertes d’un vernis qui limite la transpiration. Grâce à leur forme géométrique variable, les feuilles s’inclinent et se referment selon leurs heures de la journée, pour éviter l’ensoleillement. Les racines poussent plutôt en surface. Les plantes ont tissé un partenariat symbiotique avec les champignons pour capter plus de minéraux. Autrefois, elle recouvrait 4500 km2 de la côte ouest du grand nord, aujourd’hui il n’en reste que 50 km2 soit 1% de sa surface initiale, c’est sans nul doute l’un des écosystèmes les plus menacés de la planète. Pourtant, elle renferme encore 252 espèces endémiques, sur les 456 inventoriées. Si on la regarde du ciel, elle représente souvent des îlots ou des rivières plus foncées au milieu d’un océan de savanes à niaoulis. Sa rareté rajoute au charme de sa richesse végétale. Entrer dans un pan de forêt sèche c’est comme entrer dans une boîte à bijou. Sa biodiversité est étonnante par rapport à sa superficie : elle abrite une faune diversifiée composée d’insectes, de gastéropodes, de reptiles et d’oiseaux. Elle est le trait d’union entre la forêt humide et la mangrove. Lieu de vie pour les animaux, elle préserve les sols, les ressources en eaux et elle abrite des bois précieux. Les lambeaux de forêts sèches subsistants sont particulièrement menacés par l’activité humaine. Comment préserver ce joyau de la nature ? Réponses avec les images toujours aussi inédites et poétiques d’Alan Nogues, réalisateur du magazine « O Fil de l’Eau ».
Réalisateur : Alan Nogues
Production : Emotion Capturée et NC la 1ère
Diffusion : le jeudi mensuel à 20h00
Episode 3 : la forêt sèche
La Calédonie recèle une foule de spots inaccessibles d'une beauté extraordinaire. Caméra au poing, Alan Nogues a décidé de nous les faire découvrir dans la série "O Fil de l'Eau", diffusée chaque mois sur NC la 1ère. A travers des images inédites, le réalisateur nous transporte dans son univers poétique.
Comment est née la série documentaire “ O Fil de l'Eau” ?
Alan Nogues : NC la 1ere cherchait à mettre en valeur le patrimoine naturel terrestre, marin et culturel calédonien. Je leur ai proposé cette série de reportages environnementaux de sept épisodes de 26 minutes dans laquelle on découvre des endroits peu fréquentés, voir même sauvages de Nouvelle-Calédonie.
Vous avez tourné dans des endroits insolites. Pouvez-vous donner quelques exemples ?
Dans le premier épisode, nous sommes allés en montagne avec des images tournées en haut du Mont Humboldt. Au fur et à mesure, nous descendons, nous explorons des rivières d'eau douce qui forment des écosystèmes riches mais peu connus et nous nous écartons de la Grande Terre. En fin d'année, nous irons sur des îlots un peu perdus comme les îles Surprise (épisode 6) et les Walpole (épisode 7).
Effectivement, ce ne sont pas des endroits accessibles. Comment se passent les tournages ?
C'est souvent assez sportif ! Il y a du matériel et les sacs sont lourds alors je m'aide d'un vélo électrique. Et je dois reconnaître que ce n'est pas toujours évident d'amener les gens dans ce délire.
Dans chaque épisode, vous êtes accompagné d'un scientifique ou d'une personne qui raconte le lieu. Comment choisissez-vous les invités ?
En ce qui concerne les scientifiques, j'ai un partenariat avec l'IRD. Pour les autres personnes, je fais appel à mon réseau personnel. J'essaie d'avoir un regard scientifique mais il est aussi important pour moi de comprendre ce qui fait vibrer les chercheurs. J'aime bien aussi créer des ponts entre eux et les personnes qui ont un regard davantage culturel sur le lieu car la magie de la nature vient aussi des lieux.
La série ressemble davantage à une ode à la nature qu'à un reportage environnemental. D’où vient cette inspiration presque artistique ?
J'essaie effectivement de créer un univers poétique et très personnel. Pour cela, la qualité des images terrestres et sous-marines est importante. Je mets aussi beaucoup de temps à choisir la musique qui crée des atmosphères immersives. Je pense que c'est important de montrer la beauté naturelle, telle qu'elle est. Particulièrement pour les enfants.
Alan Nogues est réalisateur et depuis 2009 en Nouvelle-Calédonie. Passionné de nature, sportif, il a une prédilection pour les documentaires animaliers et les sujets environnementaux. Il travaille avec NC la 1ère depuis 10 ans et collabore également avec la BBC, National Geographic ou France O pour lequel il a réalisé un documentaire historique.