Portraits & Verbatims

Combattante auprès des communautés indigènes d’Amazonie depuis plus de vingt ans, Delphine veut obliger le Brésil à agir contre la déforestation. Elle accumule des preuves sur le terrain dans le but de déposer une plainte auprès de la Cour Pénale Internationale pour " Ecocide ". Ce sera une première.

« C’est la loi du plus fort en Amazonie et les plus forts aujourd'hui ce sont les trafiquants, les éleveurs, parce qu'ils ont des armes et en face d'eux, il y a des peuples indigènes qui sont là depuis toujours, qui se battent avec des flèches, avec des arcs. Ils n'ont pas envie de rentrer dans des guerres sanglantes. Parce qu'ils savent très bien que s’ils rentrent dans une guerre frontale, ce sera sans retour »
 

Figure internationale emblématique de la lutte pour la préservation de laforêt amazonienne et de la culture indigène, Raoni Metuktire, de son vrai nom Ropni Metyktire, est l'un des grands chefs du peuple Kayapo vivant au cœur du territoire indigène de Capoto-Jarina, terre indigène protégée sur le territoire brésilien.

« Il faut absolument que tu fasses passer mon message. Ce que je vais te dire là, il faut que tout le monde l’entende… "

Combattant anonyme, il ne peut pas montrer son visage car il s’attaque à la mafia de l’or. Il dirige une opération du GIGN pour démanteler les campements des chercheurs d’or illégaux en Guyane.

« Il  y a des phénomènes de bandes armées parce qu'il y a beaucoup d'argent en jeu. On est sur un Far West des temps modernes »

Le grand chef Raoni la considère comme sa propre fille.

Emilie est anthropologue depuis plus de 20 ans. Elle a consacré la plupart de ses études de terrain au peuple Kayapo ainsi qu’à d’autres communautés et associations autochtones d’Amazonie au Brésil. Elle les aide à mettre en place des projets pour la préservation de leurs cultures, de leurs langues, de leurs droits et de leurs terres.

« C’est la première fois que je vois des feux sur les terres kayapos. Ça dépasse toutes les limites »

Le docteur Remy PIGNOUX est médecin infectiologue-tropicaliste. Il exerce en Guyane depuis 1992 et dirige aujourd’hui le centre de santé intégré de Maripasoula : Il conduit une mission de prévention en pays Wayana-Téko (sur le territoire français) pour alerter les populations amérindiennes des risques d'intoxication au mercure. Grâce à lui, les femmes enceintes ne mangent plus les poissons du fleuve les plus contaminés au mercure.

« La source qui produit ces intoxications est connue. Il faut arrêter de tergiverser : c'est l'orpaillage qui détruit tout. Et on a beau alerter, on ne voit pas les choses changer. On est à près de 140 sites illégaux répertoriés, alors qu’on devrait être à zéro.

Mais où est ce qu'on admettrait ça en territoire métropolitain ? Ça serait intolérable. Alors pourquoi on l'accepte pour la Guyane ? »

Originaire d’une autre région du Brésil, Karen, vétérinaire depuis deux ans, intervient bénévolement dans le Pantanal ravagé par les flammes pour sauver les animaux piégés dans les incendies.

« On a parfois l’impression d’être en guerre. Je ressens de la tristesse bien sûr mais par-dessus tout, je ressens le besoin d’agir. »

Combattant depuis la première heure avec ses homologues Guajajare, Olympio lutte de toutes ses forces pour sauver la terre de ses ancêtres. Olympio se charge également de ravitailler et de coordonner différents camps Guajajare disséminés dans la jungle amazonienne.

Il est toujours aussi déterminé, même si en 2 ans, six membres de la tribu ont été assassinés.

« L’Amazonie, pour moi, c’est la vie. Je suis prêt à mourir pour la défendre. Je ne lâcherai jamais. »