Dossier de presse
Miracle économique à l’italienne
Durant les décennies 1950-1970, l’Italie connaît un boom économique spectaculaire. Il se traduit par une extraordinaire croissance de l’industrie et du secteur tertiaire, un développement technologique accéléré et une frénésie de consommation. La classe ouvrière se développe au détriment des populations rurales, en particulier dans le Sud. Au cinéma, La dolce vita de Federico Fellini et Le Fanfaron de Dino Risi sont contemporains du miracle italien.
1969, automne chaud
À partir de septembre, et pendant trois mois, l’Italie est secouée par une vague de manifestations, de grèves et de violences. Le Nord où se concentrent universités et industries est surtout concerné. La contestation est née l’année précédente dans les universités, où les étudiants proposent des contre-cours et des structures autogérées, et se radicalise au cours de l’année 1968. Tandis que le Mai français est dans tous les esprits, la convergence des mouvements étudiants et ouvriers aboutit à l’Autunno caldo qui change durablement la donne politique et sociale italienne
Un féminisme de la différence
Dans les années 1970, le féminisme historique, dit d’émancipation, cède la place en Italie au féminisme de la différence. Jusqu’alors, les revendications ont porté sur l’égalité de droits avec les hommes. Dans les années 1960 s’amorce une réflexion sur la nécessité d’exprimer un sens de l’existence proprement féminin.
De nouveaux groupes sont créés dans un climat d’effervescence idéologique et militante exacerbé. La manifestation du 6 décembre 1975 pour l’avortement, au cours de laquelle 50 000 femmes ont défilé à Rome, est résolument interdite aux hommes et consomme la rupture avec la gauche.
Les années de plomb
En décembre 1969, une bombe fait 16 morts dans la gare de Milan. L’acte est imputé à l’extrême droite.
En septembre 1970, les Brigades rouges, d’extrême gauche, revendiquent leur premier attentat.
La décennie 1970 est marquée en Italie par la radicalisation des groupes extrémistes et par de nombreux actes terroristes : attentats, enlèvements, assassinats et viols politiques. La terreur règne pendant une quinzaine d’années, faisant près de 2 000 victimes et 380 morts.
L’empire de la camorra
C’est la plus vieille organisation criminelle d’Italie. Urbaine et napolitaine, la camorra estintimement intégrée à la population, surtout dans les quartiers pauvres. Après la Seconde Guerre mondiale, elle a entrepris sa transformation jusqu’à la constellation actuelle de clans, plus ou moins connectés, spécialisée dans les affaires. Le livre-enquête de Roberto Saviano, Gomorra, dans l’empire de la camorra, l’a fait découvrir en 2006. Il a depuis inspiré une série télévisée ultraréaliste qui a supplanté Game of Thrones dans le coeur des Italiens.
Le jeu des familles
L’inscription de Lila et Elena dans le réseau humain de leur quartier d’enfance agit comme un charme puissant, sur elles et sur le lecteur. Évocateur d’une des crèches qui font la célébrité de Naples, le petit peuple du quartier gravite autour des deux héroïnes en une constellation de familles identifiées par le métier du père. Le flou en la matière signale un clan marqué du sceau du crime ou de la folie. Lila est la fille du cordonnier, Elena celle du portier de la mairie. Au fil du temps, l’amitié, l’amour, la politique, le sexe et les affaires fixent tous les protagonistes dans un lacis relationnel de plus en plus dense.