À un an de la Coupe du monde, qui se déroulera en Nouvelle-Zélande, ce Tournoi des Six Nations est l’occasion de retrouver un XV de France féminin qui ne cesse de voir sa notoriété grandir. Celles qui en 2018 ont remporté la compétition en réalisant le Grand Chelem comptent bien réitérer l'exploit en 2020. Elles débutent le Tournoi en affrontant les Anglaises, avec comme un goût de revanche, puisque celles-ci les ont battues à deux reprises, lors de la dernière tournée d'automne.
Les commentateurs
Les commentaires de ces rencontres seront assurés par Jean Abeilhou et Laura Di Muzio, accompagnés d’Inès Hirigoyen.
Tournoi des Six Nations féminin à suivre en direct sur France 2 et France 4
Rencontre avec Laura Di Muzio, consultante sur le Tournoi féminin
« France-Angleterre, un match qui peut décider du vainqueur du Tournoi »
Premier match du Tournoi contre l’Angleterre, un couperet d’entrée de jeu ?
Laura Di Muzio : Oui, forcément, le France-Angleterre, c’est quand même le match que tout le monde attend chez les garçons, certes, mais encore plus chez les filles. Ce sont les deux meilleures nations d’Europe du rugby féminin. C’est avec cette rencontre que se joue généralement la victoire ou la défaite d’un Tournoi des Six Nations. En dehors de surprises comme l’année dernière, quand l’Italie a battu la France, ça reste les deux équipes prétendant à la victoire finale, voire au Grand Chelem. Le fait de commencer par un crunch est déterminant pour la suite de la compétition. Les filles n’auront pas encore leurs repères en match, il existe le risque pour les deux équipes de passer au travers.
La défaite serait-elle si pénalisante que cela ?
L. D. M. : Après un premier match perdu, la pression serait sur les épaules des Françaises. Elles devront penser à maintenir leur rang mondial, la défaite devient alors interdite lors des matchs suivants. Mais les Françaises seront surtout piquées à vif dans leur orgueil. Perdre contre les Anglaises, nos rivales de toujours, serait forcément mal vécu par le XV de France. Malgré tout, il faut pouvoir se remobiliser, car ce n’est jamais terminé. Les Anglaises peuvent toujours faire un faux pas, elles ne sont pas à l’abri d’une défaite (on l’a vu il y a deux ans contre l’Irlande), même si le Grand Chelem s’envole, la victoire dans le Tournoi est toujours jouable. C’est aussi la beauté de ces cinq semaines de Tournoi, il faut être sur le qui-vive à chaque rencontre. Mais c’est vrai que perdre contre les Anglaises retire de la saveur à la victoire finale…
À part les Anglaises, les Françaises ont-elles à craindre une surprise des autres équipes ?
L. D. M. : Les deux équipes qui parfois nous posent problème, qui commencent à rattraper leur retard et parviennent à nous titiller un peu, sont l’Italie et l’Irlande. Les Écossaises ont mis en place un programme, mis des joueuses sous contrat et créé une académie pour développer les compétences des joueuses et faire progresser le rugby féminin écossais ; malgré cela, elles ont encore du travail et restent pour l’heure toujours un peu à la traîne. Le pays de Galles n’a jamais été en mesure de tirer son épingle du jeu non plus. Si surprise il y a, elle viendra selon moi de l’Italie ou de l’Irlande. Deux équipes capables de nous faire déjouer en appliquant des tactiques bien préparées en fonction des lacunes observées dans nos matchs.
Sur quelles joueuses le XV de France peut-il se reposer lors de ce Tournoi 2020 ?
L. D. M. : Il y a Pauline Bourdon qui est sur une très belle lancée depuis deux saisons. Elle était dans le Top 5 des meilleures joueuses au monde l’année dernière. Elle est très à l’aise en attaque comme en défense alors que c’est un tout petit gabarit, mais elle tient parfaitement son rang. Gaëlle Hermet est aussi devenue pour moi incontournable. Elle est capitaine depuis deux ans seulement et déjà indispensable. Elle a pris une dimension impressionnante sur les phases défensives, à chaque match ça découpe dans tous les sens ! Pour les petites nouvelles, il y a Gabrielle Vernier qui commence à faire son trou au centre. Souvent sur le banc depuis deux saisons — elle est toute jeune, elle a 22 ans —, mais maintenant que les joueuses de rugby à 7 sont de moins en moins sollicitées dans le XV, il y a un peu plus de places au centre, et Gabrielle en a profité pour montrer ce qu’elle valait. Je pense qu’elle est en train de monter en puissance, elle a fait une très bonne tournée d’automne, une joueuse à surveiller !
Laura Di Muzio
Avec Jean Abeilhou, elle forme le tandem aux commentaires des matchs du XV de France féminin. Joueuse et capitaine du LMRC Villeneuve-d’Ascq depuis 2008, Laura Di Muzio possède un palmarès impressionnant. Championne de rugby à XV en Élite 2 en 2009, puis en Élite 1 en 2016, l’ouvreuse de formation a également remporté cinq titres de championne de France en rugby à 7. Elle compte en outre une trentaine de sélections avec le maillot bleu.
Précurseur dans la diffusion du rugby féminin depuis 2012, France Télévisions poursuit la montée en puissance de son exposition. Ainsi, ce sont deux des cinq matchs du XV de France féminin qui sont à suivre en direct sur France 2, chaîne historique du groupe : France / Angleterre, le dimanche 2 février à partir de 13.20, et France / Irlande, le dimanche 15 mars à partir de 16.25.