NC 1ère retransmet le coup de coeur de France Ô sur la Nouvelle-Calédonie, huitième halte dans l'Outre-mer. Lors de cette journée exceptionnelle présentée par Sheima Riahi, de Nouvelle-Calédonie 1ère, et Juan Massenya, vous découvrirez, grâce à des documentaires inédits, pourquoi, depuis l’accord de Nouméa de 1998, l’archipel possède un statut spécifique, comment la coutume et le respect des ancêtres imprègnent le quotidien des Kanaks, comment les Caldoches perpétuent leurs traditions, mais aussi la biodiversité unique au monde de cet archipel dont les lagons sont inscrits au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco.
Une programmation conçue et réalisée avec Nouvelle-Calédonie 1ère ! Le point sur quelques-uns des moments forts de la journée...
Page 19 a choisi un endroit sacré et symbolique, la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris. Installé depuis novembre 2008 dans le quartier de l’Opéra, ce lieu offre une magnifique vitrine de l’archipel calédonien et une véritable immersion dans l’esprit du pays.
Daniel Picouly accueille un auteur de l’Océanie et du Pacifique, Sosthène Desanges, auteur de romans pour la jeunesse, Ash et Vanille, et de BD, Frimeur des îles. Chaque livre est illustré par le dessinateur Joël Cimarron qui raconte l’histoire à sa manière avec talent et imagination.
Magazine littéraire — Production France Télévisions — Durée 13 min
Un Caillou et des livres est avant tout une aventure en terrain imaginaire, une aventure qui propose de fouler les terres de l’inspiration romanesque en partant à la découverte des auteurs calédoniens. Cette odyssée poétique et visuelle mélangeant fiction et réalité nous emmène au royaume de la liberté d'expression où les auteurs s'expriment sans tabous sur les réalités sociales et culturelles du pays.
Docu-fiction — Réalisateur Alan Nogues — Production Emotion Capturée, avec la participation de France Télévisions — Durée 52 min — 2014
Le 4 mai 1989, l’assassinat de Jean-Marie Tjibaou et de son bras droit Yeiwéné Yeiwéné par Djubelly Wéa, un militant d’Ouvéa, fragilisait la paix en Nouvelle-Calédonie. Pendant quinze ans, les habitants d’Ouvéa ont porté comme un fardeau la responsabilité de Djubelly. Dès l’année du drame, les Wéa ont entrepris de renouer des liens avec la famille Tjibaou. Toutes leurs tentatives se soldaient alors par un échec. La demande de pardon a finalement été acceptée le 17 juillet 2004.
Documentaire — Réalisateur Gilles Dagneau — Auteur Walles Kotra — Productions aaa production, avec la participation de France Télévisions — Durée 52 min
Un tour de l’île en bus. Un périple effectué à bord des véhicules du RAI, le réseau d'autocars interurbain. Chaque année, près de 350 000 usagers font appel aux prestations du RAI. Une compagnie créée en 2012 qui emploie aujourd’hui 80 personnes. Des moments forts de proximité parfois insolites, souvent émouvants et toujours mémorables...
Documentaire — Réalisateur Pierre Quatrefages — Production P4 Production — Durée 52 min — 2016
En Nouvelle-Calédonie, le quotidien des magistrats impliqués depuis des années dans une juridiction sans équivalent dans le monde. En assistant pour la première fois à des audiences coutumières à Nouméa, en suivant un juge lors de ses auditions itinérantes dans les tribus kanaks, ce film part à la découverte d'une réalité judiciaire où cohabitent deux mondes qui, par ailleurs, ne se rencontrent jamais.
Documentaire — Réalisateur Éric Beauducel — Production Ekla production / Nouvelle-Calédonie 1ère — Durée 52 min — 2013
Découvrez les forêts humides calédoniennes, l’un des écosystèmes les plus riches de la planète. Un voyage qui nous entraîne au cœur de la chaîne centrale, au plus près des lézards, oiseaux et geckos, où mythes kanaks et histoire naturelle se conjuguent pour nous faire découvrir la naissance de la Nouvelle-Calédonie et les fantastiques espèces animales qui peuplent ce pays hors du commun.
Documentaire — Réalisateur Alan Nogues — Production Émotion Capturée, avec la participation de France Télévisions — Durée 52 min — 2013
Rencontre avec Juan Massenya, visage de France Ô, présent sur toutes les émissions "Un jour en..."
- Tu es un des visages de France Ô…
Je suis animateur journaliste sur France O, aussi bien pour des émissions musicales comme radio Vinhil, que pour des documentaires comme « en quête d’aventures » ou des documentaires pour France 3 (banlieusard). Une sorte d’électron libre.
Je suis affilié en tant que visage de la chaine à France O aujourd’hui. Je passe parfois d’une antenne à une autre en fonction des projets.
Mon domaine de compétences c’est plutôt la culture, la musique… mais bon la musique qu’est ce que c’est si ce n’est raconter l’histoire des autres en mélodies.
- « Un jour en outre-mer » qui est-ce qui t’as proposé le projet ?
C’est France Ô, Sophie Gigon, la directrice de l’antenne TV qui me l’a proposé. Comme je voyage beaucoup, mon domaine de compétences c’est le voyage, le documentaire, à l’étranger et aux quatre coins du monde. Et ce projet participait à ce que je fais depuis le début, être sur le terrain.
Elle m’a donc expliqué le projet qui était de rapprocher les antennes 1ère et France Ô à travers un programme qui consisterait, dans un premier temps, à mutualiser les compétences, les savoir-faire et la ligne éditorial. Elle avait donc besoin de quelqu’un qui parte un peu partout dans tous les départements et territoires d’outre-mer.
Rencontrer les gens, les lieux, les sites. Et tout ça fera l’objet d’un maillage entre une programmation faite de documentaires, de fictions, de musiques, de concerts live, de coproduction. Et moi je suis un peu le « tintin » accompagné de son guide qui te fera découvrir l’ADN d’un territoire, d’un département.
- Quel territoire as-tu préféré jusqu’à présent ?
J’ai resitué certaines de priorité lors de mes voyages. Avant, lorsque j’arrivais quelque part, ma priorité c’était de m’extasier sur l’environnement, les écosystèmes, la montagne, la mer, la neige, etc.…
Et puis petit à petit cette première impression s’est estompée au fur et a mesure de mes voyages, et j’ai plutôt donné la priorité aux gens et à leur histoire.
Je ne choisi ni mon père ni ma mère, et chaque lieu, chaque site à une histoire différente. Chaque peuple à une histoire différente et en même temps on retrouve des histoires similaires. Les opprimés et les « opprimeurs » sont les mêmes partout.
Les problématiques se retrouvent aussi mais s’expriment différemment en fonction des identités culturelles, des traditions mais enfaite je trouve que les outre mer on une histoire commune. Et ce qui est intéressant pour moi c’est de comprendre et d’expliquer pourquoi il y a autant de similitudes, une fois dépassé l’environnement le paysage etc.…
C’est l’histoire des gens qui m’intéresse.
- D’ou viens-tu ?
C’est peut-être pour ça que l’histoire des gens m’intéresse, en fait moi je suis un peu hors sol, c'est-à-dire que je ne suis enraciné nulle part. Je suis né en Bretagne, j’ai grandi en région parisienne. De père antillais, de mère bretonne donc je fais parti de cette génération qui est le fruit d’un enchevêtrement et d’un mélange de contradictions. Les gens disent qu’on est 50/50, moi j’ai pour habitude de dire qu’on est 100 et 100, et qu’en fonction des situations, c’est le regard des autres qui me situe.
Le métissage fait que tu es partout chez toi, ou nulle part chez toi, et ça, çà t’appartient. Même si à travers le regard des autres tu peux ne pas être le bienvenu ou ne pas être légitime, ça ne reste qu’un regard de l’autre.
En règle général j’ai peut être ce défaut là, c’est d’être partout chez moi, tout en considérant que parfois je ne suis nulle part chez moi ; ça dépend de mon interlocuteur.
Je me sens bien partout et quand je viens ici en Nouvelle-Calédonie, je me trouve des points communs avec les calédoniens, et lorsque je vais à la Réunion… en fait je suis bien partout.
J’ai une démarche très « ethnocentrée ». Je dois affronter des problématiques liées à la légitimité, à l’acceptation, et je me sers de ces voyages pour répondre à ces questions qui me sont quotidiennement imposées en France métropolitaine. Et des questions qui sont parfois le fait d’anecdotes ou de questions abordées ou imposées par nos politiques (être français c’est quoi par exemple). On t’impose une réflexion autour de cela, et cette distance me permet de trouver des réponses à ces questions métropolitaines.
- Quand ont dit « France Ô », la chaine des identités ça représente quoi pour toi ?
Le postulat de départ, c’est ça : « France Ô, la chaine des identités ». On est tous d’accord sur ce point de départ là. Maintenant, quel chemin doit-on emprunter pour arriver à une évidence : l’ensemble des problèmes qu’on rencontre sont des problèmes communs. Donc je me sers de toutes ses identités affirmées, qui font la spécificité de toutes les cultures que je rencontre, pour créer un socle commun. Et c’est dans ce socle commun qu’on trouve des réponses. Parce qu’un socle commun, impose obligatoirement un examen de conscience très souvent basé sur l’acceptation et la tolérance.
Donc quand je viens ici je vois bien qu’ici comme ailleurs il y a des conflits, mais je vois que sans acceptation, sans tolérance, sans recul, et si nous ne sommes pas apaisé, on ne va pas vers une solution.
Donc je ne dis pas que c’est la chaîne des identités en soi, c’est plus que ça même. Je dirais presque que France Ô, comme les 1ère , sont des laboratoires sociaux, culturels, identitaires, et l’enjeu à terme, et ça commence déjà chez les tout petits, est de savoir comment on fait de toutes ses identités.
Elles ne sont pas opposables, elles sont complémentaires puisqu’elles ont toutes des problèmes communs. Elles peuvent toutes trouver des solutions à travers l’identité de l’autre.
Plus je voyage moins je sais qui je suis, ce qui est plutôt rassurant.