Temps fort
Ils s’appellent Misri, Yolande, Suzanne, Ratiman... Ils sont nés en Nouvelle-Calédonie dans les années 30 ou 40. Ils n’étaient que des enfants lorsqu’ils ont quitté le Caillou pour suivre leurs parents en Indonésie. Un départ qui a souvent été synonyme de déchirement. Depuis... ils vivent en Indonésie, à Sumatra, dans le petit village de Totokaton qu’ils ont rebaptisé Blok Calédonie. Un village qui, pour beaucoup de Calédoniens issus de la communauté indonésienne, est une sorte de mirage perdu dans le temps.
Le village a été créé dans les années 50… À l’époque, plus de 7 500 personnes rentrent à Java. Ils étaient pour la plupart des Niaoulis, comme on les appelait. Nés en Nouvelle-Calédonie, ils n’avaient jamais mis les pieds en Indonésie. Ils pensaient pouvoir retourner sur la terre de leurs ancêtres, l’île de Java, après l’indépendance de l’Indonésie… Mais le retour fut rude… On fit savoir à beaucoup qu’ils n’étaient pas les bienvenus sur l’île de Java, déjà surpeuplée avec 52 millions d’habitants. Ils furent encouragés à joindre les rangs des pionniers de la « transmigration » sur Sumatra… Cruel sort pour des gens dont les parents ou grands-parents avaient fui la misère de Java, travaillé dur en Nouvelle-Calédonie pour améliorer leur existence et devaient à nouveau repartir à Zéro loin de la terre de leurs ancêtres.
Certains sont revenus en Nouvelle-Calédonie… Ils ont gardé des liens avec Blok Caledonie.
Durée du programme : 2x53’
Coproduction : Latitude 21 Pacific-France Télévisions
Réalisation : Christine Della-Maggiora et Dominique Roberjot
Deux ans de travail ont été nécessaires pour nous emmener à la rencontre des Chân Dàng - ces Vietnamiens qui ont quitté la Nouvelle-Calédonie en 1963 - et dévoiler un pan mal connu de l’histoire des migrations dans ce pays. Gros plan sur un moment historique intense à travers ce documentaire riche et émouvant.
A la fin du XIXe siècle, la Nouvelle-Calédonie représentait l'île de l'espoir pour les nombreux Vietnamiens qui ont immigré pour travailler dans les mines de chrome et de nickel. Ils voulaient fuir la misère de leur pays. Au Vietnam on les appelait les «Chân Dàng». Cet espoir, très vite, s'est transformé en cauchemar. Exploités, ils se sont retrouvés dans des logements insalubres avec des conditions de vie très dures. Maintenant, les survivants et les héritiers de ces travailleurs devenus calédoniens se souviennent.