Itinéraires

Thierry Verger, un animal sauvage

Mardi 22 mars 2022 à 20h20
TELEVISION

Le Travolta calédonien

Thierry Verger, danseur et photographe n’a jamais oublié ses racines Kanak qu’il appelle lui-même sa mémoire collective. Il lui aura fallu 20 ans pour rentrer en Nouvelle-Calédonie. Itinéraires le suit dans ce voyage entre souvenirs et réalité toujours à la pointe de son rêve premier : danser auprès des siens.

De sa case calédonienne, Thierry Verger a fait son chemin loin de son île natale en choisissant de rester en métropole après son service militaire. 
« Pourquoi j’ai voulu être danseur ? Il y a eu un engouement énorme à l’époque des Bee Gees en pleine période de disco. On m’appelait le Travolta Calédonien. J’avais dû voir le film au moins 30 fois. Tous les samedis soir, on était en discothèque et tous les samedis soir, je faisais une prestation. Je connaissais par cœur la chorégraphie de John Travolta. C’est comme çà, que çà a commencé…Et plus je dansais dans les endroits, plus les gens s’écartaient de la piste ». 
Un désir de danseur construit à l’aune de son espérance. « Quand j’ai commencé mon père avait honte de moi. Les garçons ne dansent pas…Peur qu’on me traite de pédé. ».
De la danse classique et contemporaine au ballet équestre, et aux chorégraphies musclées, il a créé son propre style : le modal underground. Etroit rapport entre la danse et l’art martial, le modal est un pont entre l’imaginaire médiéval et la réalité moderne. 
Tout au long de ce documentaire la réalisatrice observe son personnage retrouver des liens calédoniens, qui ont su résisté à toutes les déchirures. Elle scrute le retour de cet enfant du pays qui souhaite monter un spectacle avec sa troupe de danseur et aussi des danseurs locaux, qu’il rêve de former.
"Ce qui m’intéressait, c’était surtout le parcours indépendant de Thierry, c’est à dire quelle force il lui a fallu pour renoncer à toute cette beauté, et rester et vivre dans un Paris parfois hostile" explique Catherine Abecassis, la réalisatrice. 
Sa force, Thierry la puise dans ses racines métissées, dans la terre calédonienne qui a nourri son grand-père, son père et aujourd’hui, sa petite sœur, Claudine, figure bien connue du marché.
"En revenant ici, je me sens en paix, mon âme est en paix. Je vais repartir bientôt, je vais revenir, souvent. Peut-être que je n’étais pas prêt, il y a un temps pour chaque chose, et je dirais que là, je suis prêt". 

Un film sur un retour aux sources et à la terre. 

Production : les films de la butte

Réalisation : Catherine Abécassis

Durée : 52 minutes