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C’était le 26 juin 1988. Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou se serraient la main, scellant ainsi les accords de Matignon et des décennies de paix pour la Nouvelle-Calédonie. A l'occasion du 30ème anniversaire de ce pacte historique, NC la 1ère propose une soirée spéciale avec un JT largement consacré aux 30 ans des accords suivi de deux documentaires inédits (Rocard, un artisan de la paix, de Ben Salama puis Jacques Lafleur, Jean-Marie Tjibaou : les destins réconciliés, de Nathalie Nouzières) prolongés par un débat enregistré à Paris.
En 1988, des accords de paix ont sorti la Nouvelle-Calédonie d’une guerre civile.
Ce furent les accords de Matignon, signés par Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur. Michel Rocard, le Premier ministre de l’époque, a rendu possible ce qui paraissait irréalisable par tous ses prédécesseurs. Il a su insuffler un esprit de consensus qui a permis un processus de décolonisation de la société calédonienne jusqu’aux confins de l’indépendance.
Trente ans après, ce processus arrive à son terme. Les Calédoniens sont appelés à écrire une nouvelle page de leur histoire. Un ou plusieurs référendums, selon les résultats du premier, sont prévus sur la question de la pleine souveraineté de ce territoire français.
Aujourd'hui, responsables ou simples citoyens, nombreux sont les Calédoniens qui en appellent à « la méthode Rocard », celle du dialogue, pour continuer à construire un avenir commun à toutes les communautés qui vivent sur cette île.
Le réalisateur Ben Salama propose de nous faire redécouvrir l'histoire de la Nouvelle-Calédonie et des événements qui ont conduit à ce processus unique de décolonisation, à travers le récit de ceux qui l'ont vécu et imaginé. Pour ce faire, le réalisateur a recueilli les témoignages des proches de Jean-Marie Tjibaou, Jacques Lafleur et Michel Rocard : Christian Blanc, Rock Wamytan, Paul Néaoutyine, Jean-François Merle, Louis Le Pensec, Edouard Philippe...
Un documentaire de 52 min de Ben Salama — Produit par Michèle Fourniols, pour Neutra production & Un Monde Meilleur avec la participation de France Télévisions
La poignée de main entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou, le 26 juin 1988, est devenue un symbole, au-delà de la Nouvelle-Calédonie. Les adversaires de la veille sont devenus les partenaires d’un accord de paix. Cette poignée de main les a liés à jamais. Pourtant, les deux hommes semblaient destinés à ne pas s’entendre. Leurs parcours étaient radicalement différents : le Caldoche et le Kanak, le protestant et le catholique, l’héritier et le dépossédé, l’entrepreneur et l’intellectuel, l’homme attaché à la France et l’indépendantiste.
Ce portrait croisé retrace le chemin qui va les mener à la réconciliation, à travers de nombreux témoignages. Isabelle Lafleur, la fille de Jacques, et Emmanuel Tjibaou, le fils de Jean-Marie, nous livrent aussi leurs souvenirs.
Le documentaire évoque d’abord deux jeunesses que tout oppose. Jacques Lafleur, né à Nouméa, part étudier le droit à Paris et va écouter du jazz dans les caves de Saint-Germain-des-Prés. Jean-Marie Tjibaou voit le jour dans la tribu enclavée de Tiendanite. Il entre au séminaire. Il est ordonné prêtre puis abandonne sa vocation religieuse quelques années plus tard. Dans les années 1970, chacun se forge une légitimité. Jacques Lafleur fonde sa réussite économique sur sa propriété de Ouaco, il crée un empire économique à partir de l’élevage et de la mine. Ce sera son ancrage dans la Calédonie profonde. Jean-Marie Tjibaou organise Mélanésia 2000, un grand festival qui célèbre la culture kanak. Ce sera le point de départ de son engagement politique : il va devenir l’un des dirigeants de l’Union Calédonienne, qui opte pour l’indépendance. La montée de cette revendication inquiète Jacques Lafleur. Il crée le RPC, le Rassemblement pour la Calédonie dans la République. Désormais, les deux leaders se font face.
L'année 1984 marque le début des « événements » de Nouvelle-Calédonie, une guerre civile qui ne dit pas son nom. Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou incarnent alors l’opposition entre deux camps. Aucun rapprochement ne semble possible. Mais la tragédie d’Ouvéa constitue un choc. Ils comprennent que le dialogue est la seule voie possible. Ils signent à Paris les accords de Matignon. Les deux hommes vont avoir du mal à faire accepter leur poignée de main en Nouvelle-Calédonie. Jean-Marie Tjibaou la paiera de sa vie : il est assassiné en 1989 à Ouvéa par un militant indépendantiste opposé aux accords.
Trente ans ont passé. Trente ans de paix grâce au rapprochement entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur. Aujourd’hui, ils sont devenus des icônes. Leur poignée de main semble être devenue, pour de nombreux Calédoniens, un point de départ qui peut leur permettre de construire l’avenir.
Un documentaire de 52 minutes de Nathalie Nouzière — Produit par France Télévisions — 2018
A l'issue de ce premier documentaire et dans le cadre de cette soirée spéciale dédiée aux 30 ans des accords de Matignon, NC la 1ère propose un débat réalisé à Paris et animé par Valérie Jauneau et Fabrice d’Almeida, historien, illustré par des reportages et des duplex.
Les intervenants
- Hubert Védrine : ancien ministre des Affaires étrangères et ancien porte-parole du gouvernement
- Alain Christnacht : ancien directeur de cabinet de Louis Le Pensec. L'un des artisans, dans l'ombre, de l'accord de Matignon puis haut commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie jusqu'en 1994.
- Christian Blanc : Il a dirigé en 1988 la mission du dialogue en Nouvelle-Calédonie
- Sarah Mohammed Gaillard : maître de conférence, spécialiste de la vie politique en Calédonie et Océanie
- Luther Voudjo : auteur, ancien professeur d’histoire
- Dojima Ounei : fils de Jimmy Ounei, militant FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste).
- Pierre Frogier : signataire de l'accord, ancien RPCR (Rassemblement pour la Calédonie dans la France)
- Caroline Machoro : sœur cadette d'Eloi Machoro (homme politique indépendantiste kanak)
- Léon Guathoti : artiste originaire d’Ouvéa.
- Gulaan : artiste originaire de Nouvelle-Calédonie, a participé à "The Voice" avec un chant traditionnel kanak
- Yves Thréard : journaliste, éditorialiste (Le Figaro)
- Sonia Backés : pro Calédonie française
- Philippe Gomès : député divers droite des îles Belep et l'ensemble de la Grande-Terre