Les épisodes ont été écrits main dans la main avec 3 experts naturalistes avec qui nous avons sélectionné les grands thèmes nature important à évoquer, et qui ont ensuite, à chaque étape d’écriture et de fabrication, validé les informations nature qui se trouvent dans chacun des épisodes.
En amont du démarrage de l’écriture des scripts, il nous a paru important d’échanger avec quelqu’un qui aurait une vision transversale du vivant, à la croisée des domaines scientifiques, éducatifs et sociétaux. Nous avons alors rencontré Louise Browaeys, ingénieure agronome, experte RSE et autrice. Depuis une décennie, Louise travaille à faire le lien entre agriculture, alimentation, éducation, entreprise et permaculture. Nous avons organisé trois ateliers d’écriture et avons abouti ensemble la quinzaine de thèmes associés à notre concept d’écologie intégrale. Avec Louise, nous avons travaillé autour de deux axes principaux :
- L’écologie environnementale d’abord : les abeilles, les arbres, les oiseaux, les insectes, les cycles de la nature, l’observation de la nature, la composition des sols, les graines, etc.
- L’écologie intérieure et relationnelle ensuite : nous avons lié ces grands thèmes aux enjeux propres à nos héros et à leurs interactions. Ainsi, nous avons identifié trois grands cercles qui s’interconnectent : habiter son corps (agir et ressentir), habiter son humanité (lien aux autres), habiter la terre (lien aux écosystèmes, à la nature, aux saisons…).
Chaque scénario de la série s’appuie sur un grand thème de l’écologie environnementale et pioche des ingrédients issus des trois cercles de l’écologie relationnelle.
Une fois nos grands thèmes identifiés, nous avons fait le lien entre une notion nature précise et une mise en situation liée aux personnages. Nous avons pu rédiger des pré pitchs. Pour nourrir chaque pré pitch et livrer aux scénaristes une connaissance relativement approfondie de chaque sujet, nous avons rédigé des fiches nature et sollicité une seconde experte pour valider notre travail.
Gaëlle Bouttier Guérive est titulaire d’une thèse en anthropologie et d’un DESS management de projets et communication interculturelle, elle a été pendant 12 ans Chargée de programme Environnement pour WWF France. Aujourd’hui, Gaëlle est autrice et Chargée du Pôle Éducation à Under the pôle, ONG qui organise des expéditions en milieu sous-marin pour mieux connaître les océans et donc les protéger.
Gaëlle a validé la cohérence scientifique globale de nos histoires avant qu’elles ne soient transmises aux scénaristes. Voici un exemple du type d’erreur que nous nous apprêtions à commettre. Dans l’épisode "Les Chevaliers du potager", nous voulions montrer que de nombreuses petites bêtes dites ‘nuisibles’ ont en réalité une fonction importante et peuvent être considérées comme les alliés du jardinier. Nous pensions tenir un super épisode pour justifier la présence du hérisson, du bousier et autres mouches dans leur rôle de défenseurs du potager pour lutter, entre autres, contre les limaces. Grâce à Gaëlle, nous avons compris que nous étions précisément en train de rejouer la vision ancestrale de l’écologie qui considère que l’humain se situe en haut de l’échelle du vivant et que par conséquent chaque espèce peut se classer entre famille d’aidants et famille de non aidants par rapport à l’humain. Non, en réalité l’humain est juste une bête parmi tant d’autres et les limaces ont autant le droit de manger les salades plantées par le jardinier que le jardinier lui-même. L’information qui doit passer auprès de nos enfants est que tous les êtres vivants ont les mêmes droits sur le vivant et certainement pas le fait que certaines espèces sont très utiles à l’Homme.
Une fois passés à l’étape de l’écriture, là où Louise et Gaëlle ont une vision transversale et globale du vivant, il nous a paru important que notre Directeur d’écriture puisse travailler main dans la main avec un expert naturaliste ayant une connaissance exhaustive et précise de la faune et de la flore. Nous alors contacté Didier Moreau, Naturaliste diplômé d’écologie expérimentale et Ethnobotaniste. Didier a pu valider tous les scripts et tous les animatiques et répondre aux questions des scénaristes. Sa contribution nous a été précieuse, il a pu repérer un certain nombre d’erreurs d’interprétation ou d’idées reçues. Par exemple, dans l’épisode La Marche du Pompon, Edmond a perdu son pompon fétiche, il s’aperçoit en fin d’épisode qu’une grenouille des champs l’a utilisé pour se tenir chaud sous la neige. Le coloriste en charge de l’épisode avait peint cette grenouille en vert. Grâce à Didier, nous avons rectifié notre erreur, les grenouilles des champs sont marrons.
LES MOTS DES EXPERTS :
Louise Browaeys : « Lorsque Hanna est venue me solliciter pour travailler sur Edmond et Lucy, j’ai été très impressionnée par l’intention qu’elle avait : celle de parler non seulement d’écologie pour les enfants, mais de le faire pleinement, en évoquant le vivant à la fois en nous et à l’extérieur de nous, et la beauté des liens que nous pouvons tisser. Cet objectif me semble parfaitement atteint, et la joie que cela procure est palpable dans chaque épisode ! »
Gaelle Bouttier Guérive : « La biodiversité est la base de notre vie quotidienne ; nous lui devons tout. Elle est d'une telle évidence que nous oublions de nous en émerveiller, et que l'écologie n'est toujours pas présente en tant que matière dans les programmes scolaires.
C’est pourquoi les aventures d’Edmond et Lucy sont essentielles dans le paysage audiovisuel actuel. L’exemplarité et la cohérence de ce dessin animé, orchestrées par des techniques plus respectueuses, permettent aux enfants de s’éveiller de façon positive à ce qui leur permettra de construire le monde de demain : un quotidien en harmonie avec l’autre et la nature. »
Didier Moreau : « Ce fut un réel plaisir de collaborer à la série Edmond et Lucy. Cela m’a replongé dans l'insouciance de la petite enfance, et dans la simplicité de nos rapports à la nature que nous oublions trop souvent lorsque nous sommes, comme moi, des professionnels de la conservation de la nature. Retrouver cette simplicité et cet émerveillement devant le vivant et les forces de la nature, reprendre conscience de la magie des éléments quand on ressent la pluie, le vent, la chaleur du soleil ou le silence qui entoure une chute de neige, c’est à tout cela que nous invitent Edmond, Lucy, et leur joyeuse et touchante compagnie. Edmond et Lucy est bien plus qu’une série d’animation : c’est une ode à la vie, à l’amitié, et aux petits bonheurs ordinaires que procure le contact avec la nature. Un véritable rafraîchissement en ces temps de crise écologique qui nous font plus souvent voir les choses en noir que nous ramener à la beauté poétique de la nature. »
LES AUTEURS DES ALBUMS D’ORIGINE
Astrid Desbordes, auteur littéraire de la collection d’albums édités chez Nathan, et co-auteur de la bible littéraire.
«C’est assez fabuleux de voir ses personnages s’émanciper et continuer leur existence avec d'autres! Il y a beaucoup de poésie et d’humour dans Edmond et Lucy, c’est-à-dire l’essentiel.»
Marc Boutavant, auteur graphique de la collection d’albums édités chez Nathan et auteur de la bible graphique de la série.
« Hanna, François, et les autres, ont fait du cinéma d’animation avec la série Edmond et Lucy. Chataigne d’Or : Pour le jeu des acteurs, pour la beauté des ambiances, pour le panache de la musique, pour l’affûtage de la 3D et pour le craquant des histoires. Leur travail va m’inspirer ! »