75 minutes

Vous présentez tous les deux un débat politique, pourquoi avoir choisi pour 2016 une trilogie avec 75 minutes ? Et quels sont les thèmes que l’émission abordera cette année ?
Gonzague de la Bourdonnaye : Une trilogie parce qu’il y a une vraie progression logique :
1/ le problème du nickel calédonien, confronté à la réalité de la crise mondiale du secteur. Avec une remise en cause de la stratégie visant à asseoir la réussite de notre économie et la viabilité d’une Calédonie plus autonome ou indépendante selon les choix futurs des Calédoniens sur le seul nickel (Jeudi 19 mai)
2/ Parce que le nickel ne suffit plus, il faut inventer un nouveau modèle économique calédonien, plus diversifié. (jeudi 21 juillet).
3/Les échéances approchent et, outre le modèle économique calédonien à réinventer, il va falloir aussi imaginer la Nouvelle-Calédonie institutionnelle de l’Après Accord de Nouméa. Ce sera le 3^ème émission de novembre.

Nathalie Daly : Cette trilogie représente les trois grandes thématiques qui conditionnent l’avenir de la Nouvelle-Calédonie : le nickel parce qu’il est au cœur des débats politiques. Comme on le sait aujourd’hui, il ne suffira pas à alimenter financièrement la Calédonie, par conséquent et c’est le 2^e volet : quelle autres ressources économiques hors nickel. Et enfin, à la fin de l’année, les politiques auront une vue plus précise de la sortie de l’accord de Nouméa. C’est donc le 3^e thème.

Pourquoi avoir choisi d’inviter uniquement les partis représentés au Congrès ?
G.D.L.B : Parce qu’il faut faire des choix pour aider les téléspectateurs à mieux comprendre ce que les élus qu’ils ont majoritairement choisis pour cette mandature ont en tête pour la suite.

Nathalie Daly : La Nouvelle-Calédonie compte 4 grands partis qui représentent à eux seuls plus de 75% de l’électorat. Cela ne veut pas dire que les « petits » partis n’ont rien à dire mais ils ne participent au comité des signataires et ils ont d’autres espaces de parole notamment dans nos éditions d’info.

Quelles seront vos astuces pour que le débat soit franc et sans langue de bois ?
G.D.L.B : Avec Nathalie, nous avons quelques années de pratique derrière nous (hé oui !) et nous ne sommes pas  impressionnés ni paralysés face à  des politiques susceptibles de nous tenir un langage en bois… Tout en étant respectueux de nos invités, en les laissant s’exprimer, nous serons vigilants à ce qu’ils répondent aux questions posées tout en maintenant un rythme  nécessaire sur un plateau de télévision. Et nous laisserons le débat s’installer entre eux car mon petit doigt me dit qu’ils ne seront pas toujours d’accord….

Nathalie Daly : Avec Gonzague, on forme un bon de tandem. On arrive à mettre de la « décrispation » dans un discours politique souvent convenu. Je pense qu’on pourra les faire sortir de langue de bois avec un peu d’humour.

Que répondez-vous aux téléspectateurs qui trouvent que nos émissions de débat sont trop souvent orientées ?
G.D.L.B : Je ne l’ai pas très souvent entendu mais comme cela vient de téléspectateurs d’horizons politiques très différentes, alors c’est plutôt rassurant. Cela veut dire que le job est fait de manière impartiale.

Nathalie Daly : Je trouve que c’est de la vraie mauvaise foi, toutes les couleurs politiques calédoniennes s’expriment sur notre antenne. Le relevé quotidien des temps de parole prouvent que cette accusation est infondée. Si on « astique » quelqu’un, on nous accuse d’être parti-pris, si au contraire on le laisse parler, on nous accuse d’être complaisants. L’intérêt c’est qu’on dise les deux.

Quelles sont les émissions politiques que vous regardez plus régulièrement que les autres ?
G.D.L.B : De temps à autres, des paroles et des actes sur France 2. Mais cela dépend des invités…

Nathalie Daly : Moi j’aime bien les débats politiques sur les chaînes toutes info parce qu’ils sont courts et rythmés. Mais la seule émission politique au sens noble que je regarde avec passion c’est cash investigation.

Selon vous qu’est-ce qu’une bonne émission politique ?
G.D.L.B : C’est une émission où on laisse le politique, si souvent dénigré, avoir le temps d’exprimer sa vision. Où l’on suscite le débat, sans complaisance. Et quand le téléspectateur en fin d’émission se dit, après y avoir participé via les tweets, tiens j’ai mieux compris les enjeux et surtout je comprends enfin ce que les uns et les autres veulent faire pour la Nouvelle-Calédonie.

Nathalie Daly : Humour, de l’impertinence et de la part du politique un discours vrai dans langue de bois.