Récompensé au festival de l'Alpe d'Huez en 2014, le premier long-métrage de Manu Payet est une comédie romantique rafraîchissante, simple et sincère. Le casting est vraiment sympathique. Très bon moment de détente sur La 1ère !
À trente ans, Ben est sur le point d’épouser Juliette. Sa petite vie tranquille et sans danger va basculer lorsqu’il retombe sur la personne qu’il a secrètement le plus envie de revoir : Vanessa, la bombe du lycée qui ne l’avait jamais regardé. Elle est de retour à Paris et ne connaît, aujourd’hui, que lui…
Genre Comédie
De Manu Payet, Rodolphe Lauga
Avec Manu Payet, Anaïs Demoustier, Emmanuelle Chriqui...
Année 2014 - Durée 98'
QU’EST-CE QUI VOUS A DONNÉ ENVIE DE PASSER DERRIÈRE LA CAMÉRA ?
MANU PAYET - C’est quelque chose dont je n’avais jamais rêvé car je ne me suis jamais senti capable de le faire. Je n’ai donc jamais eu vraiment envie de m’atteler à une telle aventure… Jusqu’au jour où Cyril Colbeau-Justin et Jean-Baptiste Dupont m’ont demandé si j’avais envie de développer quelque chose dans ce sens avec eux et m’ont proposé d’écrire et ça, je m’en suis senti capable. En tout cas j’ai eu envie d’essayer. Et je suis parti d’une idée qui s’inspirait de ce que j’avais pu vivre adolescent et que je partage avec beaucoup. Car qui n’est pas tombé(e) amoureux(se) de la star de son collège, de celui ou de celle qui fascinait tout le monde mais bien évidemment n’avait aucun regard pour vous ? J’ai alors essayé d’imaginer ce qui se passerait si une telle bombe ressurgissait dans la vie d’un de ces ados devenu adulte et sur le point de se marier.
COMMENT S’EST DÉROULÉ LE PROCESSUS D’ÉCRITURE ?
MANU PAYET - Une chose était certaine : je ne voulais pas écrire seul mais collaborer avec quelqu’un qui, de préférence ne soit pas proche de moi et ne vienne pas de la comédie. Pour à la fois m’aiguiller et m’aiguillonner. On a eu alors la bonne idée de me présenter Nicolas Peufaillit, césarisé pour UN PROPHÈTE. Et là, c’est devenu concret. Mais ça a pris beaucoup de temps – au moins deux ans – car parallèlement, j’étais beaucoup en tournage. Puis, une fois ce premier travail achevé, on a repris le texte avec Romain Lévy pour qu’il m’apporte son oeil neuf et que je sois à nouveau surpris par cette histoire. On a énormément travaillé sur les dialogues ensemble.
QUAND ET COMMENT RODOLPHE LAUGA EST ENTRÉ DANS LA BOUCLE ?
MANU PAYET - Je l’ai rencontré sur RADIOSTARS, dont il était le chef cadreur. Et en observant son implication et son aisance à régler les moindres problèmes, j’ai eu envie de travailler avec lui. Dès le départ, il était de toute façon pour moi hors de question de réaliser seul. Premièrement parce que je n’aime pas le travail en solitaire. Et deuxièmement parce que je savais que j’aurai besoin d’un regard extérieur lorsque je jouerai.
RODOLPHE LAUGA - Manu m’a a alors appelé pour qu’on déjeune ensemble et m’a expliqué qu’il allait réaliser pour la première fois
avant de me donner le scénario. Et je crois qu’on fonctionne de la même manière, avec cette envie de travailler avec des gens qu’on aime dans la vie.
MANU PAYET - Je lui ai tout de suite proposé de faire ce projet à deux. Car ça aurait été totalement malhonnête de ne mettre que mon nom…
RODOLPHE LAUGA - Et de mon côté, son histoire m’a tout de suite parlé. Parce que finalement cette bombe du collège ou du lycée, on l’a en effet tous connue. Certains chanceux auront eu la chance de la draguer, la plupart des autres – dont je faisais partie – auront été incapables de lui adresser la parole. Mais on a tous encore aujourd’hui le nom et le prénom de cette fille en tête !
LE FILM A-T-IL ÉTÉ ÉCRIT AVEC DES ACTRICES EN TÊTE ?
MANU PAYET - Non. Mais je savais là encore que j’avais envie de m’entourer de comédiens qui ne sont pas forcément des gens de comédie. C’est ainsi que j’ai pensé à Anaïs Demoustier pour jouer ma future femme. C’est en la croisant dans la vie que j’ai eu cette idée car il émane d’elle ce côté craquant qui caractérise son personnage. Et quand je l’ai rencontrée, j’ai été bluffé par ses remarques sur le scénario en général et son rôle en particulier. Elle le trouvait trop fade et elle avait raison : ce rôle n’était pas assez développé et elle passait trop pour la « relou » de service, ce qui aurait constitué un déséquilibre problématique face à la flamboyance de l’ex-bombe du collège. On a donc retravaillé avec Romain pour en faire tout sauf une castratrice et une emmerdeuse. D’ailleurs mon personnage est très heureux avec elle avant que Vanessa déboule dans sa vie.
COMMENT AVEZ-VOUS EU L’IDÉE D’EMMANUELLE CHRIQUI POUR CAMPER CETTE VANESSA ?
MANU PAYET - Je cherchais évidemment une fille sublime. Mais j’aurais dû plutôt commencer par chercher quelqu’un qui, spontanément, me mettrait dans l’état qui était le mien quand je croisais ce type de filles au collège. Et j’ai eu la chance de me rendre compte à temps qu’Emmanuelle correspondait pile à cette description. Cette rencontre, je la dois à Gad Elmaleh. J’étais avec lui à une soirée à Los Angeles quand il l’a aperçue et m’a dit : « ce ne serait pas l’actrice d’Entourage que tu adores ? ». Il me l’a présentée et j’ai alors eu la surprise d’apprendre qu’elle parlait français car ses parents l’ont élevée à Toronto dans notre langue. Après cette première rencontre inopinée, je l’ai revue plusieurs fois et je lui répétais qu’elle devrait tourner en France mais sans avoir une seule seconde l’idée en tête de lui proposer le rôle de Vanessa. Et puis, un jour, j’ai eu le déclic. Je lui ai proposé de lire le scénario. Et son oui enthousiaste m’a forcément donné confiance à cet instant-là de l’aventure. Et ce d’autant plus que mes producteurs étaient aussi convaincus que moi qu’elle était le personnage. Dès qu’on la voit, on se doute que cette fille a été la star de son collège ! Et comme pour Anaïs, on a réécrit le personnage pour l’adapter à elle.
EST-CE PLUS COMPLIQUÉ D’ÉCRIRE POUR DES FEMMES ?
MANU PAYET - Oui, beaucoup plus. Mais on a eu la chance que Cécile Sellam se joigne à nous et nous aide à peaufiner ces personnages féminins. Elle trouvait à juste titre qu’elles empruntaient un peu trop nos mots à nous et qu’il y avait tout un tas de répliques qu’une fille ne dirait jamais de cette manière. Elle nous a apporté énormément au niveau des dialogues pour rendre le tout crédible. De toute façon, comme on se l’était dit d’emblée avec Rodolphe, on devait prendre garde à ne pas faire de C’EST COMPLIQUÉ qu’un film de mecs, même si on se situe du point de vue de Ben. C’est pour cette raison que nous nous sommes aussi entourés d’une première assistante et d’une monteuse.