Ihnim

Kaori, c’est Thierry et Alexis, l’un est descendant de bagnard, l’autre est Kanak, les deux plaident pour un vivre-ensemble qui n’occulterait pas le passé. Alors quel endroit mieux choisi que le Creipac pour laisser s’exprimer les deux artistes ? Car le « centre de rencontres et d’échanges internationaux du Pacifique » est un lieu chargé d’histoire - puisque situé dans l’ancienne maison du commandant du bagne - tout en étant tourné vers le futur : « Le Creipac, on y échange culturellement, on y partage sous l’angle linguistique, mais une langue c’est une culture, une vision du monde, donc on y élargit son esprit », philosophe Thierry
Folcher.
« Ce sont de beaux locaux, mais ils ne devaient pas être très beaux pour ceux qui les ont construit puisqu’ils étaient bagnards, raconte le guitariste-chanteur. Cette époque, on l’intègre dans nos chansons, comme dans la fille du geôlier ou l’île des Oubliés. Et si Nouville n’est plus une île grâce au pont, c’est comme quand on chante Se tendre la main, c’est un pont aussi, pendant que d’autres construisent des murs, nous on construit des ponts, poursuit Thierry, décidément en phase avec le lieu. »
« Nouville a toujours été un lieu d’échange, complète son complice de toujours Alexis. C’est là que les gens des îles se rassemblaient du temps d’avant la colonisation avant de se rendre au pic aux morts qui était le lieu de rencontre de tous les peuples du pays. »
Alors pour rester dans cette philosophie d’échange, c’est l’artiste Fab que Kaori a invité à venir mêler sa vibe reggae aux sonorités volontiers blues-folk du duo.