Depuis trois ans, Alizée et Valentin gardent le refuge de la Cîme, près du village de Ceillac. Ces jeunes amoureux accueillent avec chaleur et enthousiasme les randonneurs et skieurs venus se reposer pour un chocolat chaud ou pour la nuit. Quand le jour décline, installés autour d'une grande tablée dans la salle commune du petit chalet de montagne, les invités écoutent, avides, leurs récits de voyage. Car quand le refuge ferme ses portes, en basse saison, Alizée et Valentin partent vers les régions polaires - l'Antarctique, l'Arctique - pour exercer leur second métier : guides naturalistes. Rien à voir avec le hasard : ces amoureux de la nature se sont rencontrés sur l'île de Crozet, dans les terres australes et antarctiques françaises ! « Dans le Queyras, disent-ils d’ailleurs, on retrouve un peu de l'Antarctique. »
À 37 ans, Philippe, dit « Fifi » a réalisé son rêve : devenir agriculteur. Dans le village de Molines, cet enfant du pays possède aujourd’hui 60 vaches laitières et vend sa production aux fromageries artisanales de la région, dont celle de sa femme Christelle, qui a repris l'entreprise familiale il y a 8 ans. Mais pour assurer les revenus du foyer, ce passionné de montagne est aussi moniteur de ski. En hiver, ses journées ressemblent à un long marathon. Traite à 6h, cours de ski de 9h à 17h, soin des bêtes et dernière traite à 20h, avant de retrouver Christelle et leurs deux enfants dans leur maison de village. Malgré ce rythme effréné, Fifi ne se départit jamais d'un large sourire et d'une bonne humeur communicative. Enthousiasme qu'il a su transmettre à ses enfants : du haut de ses 9 ans, son fils Rafaël panse déjà les bêtes et rêve de devenir, un jour, agriculteur à son tour.
André dit « Dédé » appartient à l'une des plus anciennes familles du Queyras. Les Humbert, installés au hameau de Souliers, ont vu évoluer leurs vallées, depuis les années 50 jusqu'à l'essor du tourisme estival et hivernal. Comme Fifi, Dédé est moniteur, une fois l'hiver venu. Il est même directeur de l'ESF de Molines-Saint Véran. Dédé est une figure du coin. Tout le monde les connaît et lui et son sourire malicieux. Et il n'est pas meilleur prof pour tenter de réconcilier Cécile et le ski ! Dure entreprise toutefois dans laquelle l'élève comme le moniteur vont mettre tout leur cœur.
Dans les sommets qui surplombent le village typique de Saint-Véran, se cache un monde insoupçonné, un refuge pour les passionnés d'astronomie et les curieux : L'Observatoire du Pic de Châteaurenard, dont les deux coupoles blanches massives se confondent avec le paysage enneigé. Pousser la porte de ce lieu unique en France, perché à 3 000m d'altitude et accessible uniquement en ski de randonnée en hiver, c'est rencontrer Dominique. Chevelure poivre et sel et corpulence athlétique, cet homme au sourire apaisé - dont l'œil est vissé à sa lunette astronomique plusieurs centaines de nuits par an - semble avoir toujours habité ici. L'observatoire est son royaume. De sa vie d'avant passée à Nantes, Dominique retient son amour pour le ciel étoilé et une image glanée dans une tablette de chocolat : le village de Saint-Véran. Adulte, il passe un séjour à l'Observatoire du Pic de Châteaurenard avec son club d'astronomie. Arrivé au sommet, la gravure de son enfance lui revient en mémoire. Dominique sent qu'il est enfin à sa place, là où les sommets tutoient les étoiles, et décide de s'installer à Saint-Véran. Il devient rapidement gardien de l'Observatoire, où il accueille désormais des astronomes amateurs, quelques professionnels et des randonneurs de passage. Grâce à lui, Cécile et Raphaël vont tutoyer les sommets et bien plus encore : on dit que le Queyras est un des 10 meilleurs ciels au monde pour observer les étoiles.
Quand on rencontre John, on fait aussi connaissance avec ses 25 « loulous » qui l'accompagnent dans ses voyages. Husky, Groenlandais, Malamute, Samoyède, tous ses chiens ont le Grand Nord dans leurs gènes, et font corps avec lui quand il s'agit de se déplacer en traîneau. C'est un documentaire sur le « mushing » qui a convaincu le jeune homme, passionné de sport de plein air, de se lancer dans cette activité. C'était il y a 15 ans. Depuis, John a constitué sa meute et partage sa passion avec les touristes au cœur du Queyras, sur les pistes enneigées du col Agnel. L'été venu, le musher emmène sa meute parcourir les grands espaces glacés de Laponie. Au-delà de l'activité physique, John met toute son âme à créer une harmonie et une symbiose entre sa meute et ses clients. Car le jeune aventurier en est persuadé : conduire un attelage tiré par ses chiens, si proches du loup, permet de se reconnecter à la nature et à soi-même, d'affronter ses peurs et de les dépasser. C'est précisément l'expérience qu'il veut offrir à Raphaël et à ses invités.