Vous présenterez en 2019 vos deuxièmes Victoires de la Musique. Comment ça s’est passé, la première fois ?
Comme une première histoire d’amour… Très fort, très passionnel, deux ou trois incidents, mais le lendemain, on était satisfaits… [Rires] Je ne savais pas comment ça allait se passer, c’était la première fois qu’on essayait de réorchestrer Les Victoires. C’est-à-dire de faire en sorte que les artistes soient concentrés sur leur performance. C’est quand même une grosse pression pour eux. Une première fois un peu rocambolesque donc, mais c’était super, les gens étaient contents, les artistes sont restés après pour faire la fête… L’association des Victoires m’a demandé de faire la maîtresse de cérémonie pour une deuxième fois, et j’en suis très touchée !
Quels sont les changements prévus cette année ?
Je ne peux rien vous dire de précis, on garde la surprise ! Comme c’est une émission de musique, on parlera de musique sous toutes ses formes. Il y a une partie très journalistique qui me tient à cœur. On réfléchira aussi à ce que représente la musique aujourd’hui, en termes de chiffres, de business, mais aussi d’aura à l’international… sans pour autant renier un côté très divertissement. Quand on parle de choses sérieuses, j’aime bien y adjoindre du sourire. Le but, c’est de faire un show où on raconte une histoire entre les performances. Moi, j’ai une grosse responsabilité, j’ai déjà le trac, mais on va essayer de faire du mieux qu’on peut.
Qu’est-ce que cela apporte, selon vous, de transformer l’art en une compétition ?
Ça apporte un suspense ! On ne sait vraiment pas qui va remporter la Victoire jusqu’à la dernière minute. Je trouve que cet aspect avait été perdu au fil des années. C’est de l’adrénaline pour les artistes, un bon stress qui s’est ressenti l’année dernière. Et on a vu ce que ça a donné ; regardez la carrière d’Eddy de Pretto ou de Juliette Armanet... La cérémonie fait émerger des artistes incroyables. Cette soirée ne peut pas, ne doit pas, être banale. D’ailleurs, c’est la seule émission à avoir 25 backlines, c’est-à-dire qu’on a 25 groupes avec leurs musiciens, leurs techniciens, etc. C’est énorme comme événement musical ! Et c’est évidemment le rôle du service public de soutenir la production française en y mettant ce genre de moyens.
Propos recueillis par Ludovic Hoarau