En quoi Les Victoires de la Musique sont un événement majeur dans l’année ?
Cette année, ce sera la 34e édition des Victoires. C’est devenu le rendez-vous incontournable pour le public et toute l’industrie de la musique en France. C’est l’équivalent des César pour le cinéma. C’est une vitrine exceptionnelle pour l’exposition de la musique à la télévision, et de nombreux médias s’y intéressent. Une occasion supplémentaire et prestigieuse de mettre en valeur le travail des artistes et des créateurs.
Aucune autre émission ne ressemble à celle-ci : 100 % live, à 21 heures, sur trois heures non-stop, avec tous les genres représentés, des esthétiques musicales très différentes, un mélange d’artistes en développement et d’artistes confirmés.
La cérémonie sera menée par la talentueuse Daphné Bürki qui a su donner un relief particulier dans la présentation de cette soirée.
C’est un moment de reconnaissance des artistes, de consécration par leurs pairs et la profession tout entière, un moment de partage intergénérationnel pour rassembler tous les publics. Les Victoires ont un pouvoir émotionnel tout à fait unique, avec des valeurs de diversités musicales et même sociales. La musique adoucit les mœurs, crée du lien social et permet de faire partager subtilement son expérience et son ressenti.
Pour les artistes et leurs partenaires professionnels, c’est aussi souvent l’unique opportunité d’être vus à la télévision à une heure de grande écoute. Il y a également la notion de passation, de transmission... Les artistes grandissent : il est d'ailleurs assez fréquent qu’une révélation devienne un artiste confirmé et majeur l’année d’après. Par exemple Eddy de Pretto, qui était l’année dernière nommé dans la catégorie « Révélation scène », est aujourd’hui nommé dans la catégorie « Artiste masculin ». Ce « jump », on a aussi pu le voir avec Vanessa Paradis, Christine & The Queens, Louane, Camille, Benjamin Biolay, Orelsan, Vincent Delerm, Dominique A…
Les Victoires, c’est un coup de projecteur très positionnant. La cérémonie a aussi un impact réel sur la notoriété des artistes et la vente de leurs créations (album et concerts).
Qui vote aux Victoires ?
C’est une académie de 600 votants composée de trois collèges : un collège de producteurs de musique et de spectacle vivant, un collège d’« artistes » (auteurs, compositeurs, interprètes, musiciens, réalisateurs) et, enfin, un collège qui regroupe des acteurs de cette industrie (managers, médias, distributeurs, plateformes, magasins, personnalités). Leurs votes sont le reflet de la production artistique et de la consommation.
Qu’est-ce qui a marqué l’année ?
L’industrie musicale continue sa croissance avec un marché local très fort. L’usage du streaming continue de progresser en France, et le développement de ce nouveau mode de consommation accroît la part de la musique urbaine, car c’est le genre musical préféré du jeune public. Pour être en phase avec le marché et ce fort dynamisme de la scène urbaine, nous rajoutons une nouvelle catégorie, la catégorie « rap ».
Les labels ont investi massivement sur la production locale ces dernières années, et nous voyons le fruit de ce travail aujourd’hui, que ce soit dans le palmarès des Victoires qui en donne une belle photographie ou dans les résultats de l’année avec l’émergence de nombreux jeunes talents français ou de langue française. 85 % des 200 meilleures ventes d’albums sont des productions françaises et, parmi celles-ci, un quart sont des premiers albums !
Ce qui est frappant, c’est l’émergence au top de jeunes artistes, de la nouvelle scène française, que ce soit à travers les musiques urbaines bien sûr, mais aussi la chanson et la musique électro. En Europe, les labels investissent près de 17 % de leurs revenus en A&R (artistes et répertoire), ce qui est colossal. L’artistique est plus que jamais au cœur de notre croissance.
Le succès des artistes produits en France ne se constate pas que dans l’Hexagone, mais aussi, et de plus en plus, en dehors de nos frontières. L’une des conséquences fantastiques de l’essor du streaming dans le monde – 60 % des revenus à l’international proviennent du streaming –, c’est que les productions de nos artistes ont aujourd’hui un public mondial, y compris dans des territoires où, jusqu’à maintenant, nous ne vendions pas de CD par manque de réseau de distribution physique (Chine, Amérique du Sud, Afrique).
Après les pays européens, qui représentent 59 % des exportations, c’est aux États-Unis que se vendent le plus nos talents, avec près de 30 % de nos revenus export. L’export de nos productions concerne tous les genres musicaux.
Au-delà de leurs succès discographiques, ils sont programmés dans les plus grands festivals internationaux. Par exemple, cette année encore, onze artistes « made in France » sont programmés à Coachella. Nous mettrons un coup de projecteur sur nos artistes qui se développent à l’international durant la cérémonie.
Vive cette 34e édition et que la fête commence !
Natacha Krantz-Gobbi
Présidente des Victoires de la Musique