La Voix des Sans Voix

"La société Martiniquaise s'est construite sur des migrations. Même si statistiquement la Martinique ne peut être considérée comme une terre de grande immigration, la diversité de ses origines, de ses pratiques, de ses savoirs et l'insertion des populations qui s'y sont installées, témoignent de la création d'un vivre ensemble et de sa transmission"

Valérie Patole

Pas une semaine ne passe sans son lot d'informations parcellaires, d'une concision brutale, sur le sort des migrants, sur tous les continents. Avec le développement des moyens de communication, l'augmentation des migrations est de tous les échanges dans cette première moitié du XXIème siècle. Les médias et notamment la télévision, ont favorisé la visibilité des modes de vie des pays vers lesquels les migrants veulent aller.

Alors que les migrations ont toujours existé depuis que le monde est monde (elles étaient moins connues parce ce que moins recensées), notre époque maintient une contradiction majeure entre des territoires où la circulation des marchandises et des fonds financiers est fluide, tandis que les restrictions à la circulation des personnes ne cessent de se durcir.

Contrairement au 20ème siècle, au cours duquel la migration était plutôt considérée comme une solution au développement, aujourd'hui, ce phénomène est vécu comme un traumatisme, un envahissement, un danger. C'est particulièrement le cas en Europe qui, après avoir été un pôle de départ dans le passé, est devenue l'une des grandes destinations d'immigration, avec l'Asie (61% à elles deux de la population mondiale des migrants). Puis, viennent les États-Unis (21%) et enfin, l'Afrique, l'Amérique Latine et les Caraïbes (14%).

Bonus : "Les chercheurs", une série de 8 entretiens

En marge de la série webdocumentaire "La Voix des Sans Voix", une série de huit entretiens sera à la disposition des internautes sur le site web de Martinique la 1ère. Des chercheurs de l'Université des Antilles, du CNRS et des professeurs des écoles, nous apportent un éclairage sur la question des migrations. Nous les avons interrogés, chacun selon leur spécialité, dans un lieu chargé  d'histoire, le site de l'Habitation Fonds Rousseau à Schoelcher. Huit entretiens et des regards croisés d'historiens, de sociologue, ethnologue, anthropologues, géographe et de créoliste, à découvrir lors du lancement de la "Voix des Sans Voix", le 23 janvier prochain.

1-Regard ethnologique sur la société martiniquaise post esclavagiste.

Gerry L’Etang : Ethnologue et Directeur du CRILLASH (Centre de recherches interdisciplinaires en lettres, langues, arts et sciences humaines) de l’Université des Antilles.

2-Regard historique sur la société martiniquaise post esclavagiste  

Gilbert Pago : Agrégé d’Histoire et conférencier

3-Regard sociologique sur la société Martiniquaise post esclavagiste et ses conséquences.

Juliette Sméralda : Sociologue, Essayiste et Enseignante.

4-Histoire et Créole dans l’enseignement des scolaires à la Martinique.

Jean Claude Louis-Sidney : Professeur de créole dans les écoles, auteur d’un mémoire sur les migrations des Congos à la Martinique.

5-La migration indienne à la Martinique, après l’abolition de l’esclavage.

Geneviève Léti, professeur d’histoire et a été chargée du service éducatif aux archives départementales de la Martinique.

6-Les migrations chinoises et du Proche Orient en Martinique entre le 19ème et le 20ème siècle

Isabelle Dubost : Anthropologue et Maître de conférence à l’Université des Antilles.

7-Les migrations Haïtiennes dans la Caraïbe et plus spécifiquement aux Antilles

Dimitri Bechacq : Chargé de recherche au CNRS, au sein du laboratoire Caribéen de Sciences Sociales, Université des Antilles.

8-Migrations contemporaines dans la Caraïbe et déclin démographique de la Martinique

Cédric Audebert : Géographe et Directeur de recherche au CNRS, au sein du laboratoire Caribéen de Sciences Sociales, Université des Antilles.