Un mensonge. Un homme dont la vie personnelle et politique bascule et vole en éclats alors qu’il ne cesse de clamer son innocence. Un enfant en manque d’amour dont le mensonge est un appel au secours avant qu’il ne le consume de l’intérieur au point de lui devenir insupportable. La parole d’une victime parfaite contre celle d’un notable. Et, au sein d’une même famille, deux clans inconciliables dont l’existence est rythmée par un feuilleton judiciaire où l’émotion a toujours étouffé la raison, où la tragédie a confiné à l’absurde…
À France Télévisions, nous avons tout de suite vu dans Le Mensonge, proposé par Julie Lafore, de Thalie Images, matière à une œuvre de fiction forte de sens et d’émotion. Un drame familial où le manque d’amour et l’impossibilité de dialoguer mènent au désastre. Un parcours judiciaire exemplaire de ratés en cascades quand la présomption d’innocence est proprement piétinée. Spectateurs sidérés comme le sont notre héros et ses proches, nous devenons rapidement acteurs d’un engrenage infernal où le pire semble toujours sûr. L’écriture ciselée et la mise en scène élégante, intense et tendue de Vincent Garenq sont servies par un jeu d’acteur magistral. Daniel Auteuil nous bouleverse par l’humanité poignante d’un homme qui veut garder sa dignité coûte que coûte, quand autour de lui font cortège des talents qui nous saisissent par leur vérité. Tout dans Le Mensonge enrichit le drame. De la lumière de Renaud Chassaing faisant de la Côte d’Azur un paradis bientôt perdu à la musique de Nicolas Errèra qui nous fait battre le cœur plus vite. Tout pour créer une œuvre de service public qui raconte et témoigne pour qu’un tel gâchis ne se reproduise plus.
Anne Holmes, Joachim de Vasselot et François Hitter