L'Ukraine au cœur

Notes d'intention

Note d'intention de Bernard-Henri Lévy

Nous avons, avec Marc Roussel, Gilles Hertzog et quelques autres, tourné Pourquoi l’Ukraine dès les premiers jours de l’attaque russe en mars 2022. 
Puis, quelques mois plus tard, à l’automne puis à l’hiver 2022, Slava Ukraini qui suivit le déroulement de la première contre-offensive ukrainienne menée par l’armée de Zelensky. 
Voici L’Ukraine au cœur, notre troisième film, que nous avons tourné au cours de l’été 2023 ; qui suit, jour après jour, la deuxième contre-offensive ukrainienne ; et qui a la forme, lui aussi, d’un carnet de bord. 

On y verra Kherson sous les eaux et Bakhmut sous les bombes. 
Des hôpitaux éventrés et des écoles pilonnées.
Des enfants qui font leur rentrée scolaire au son du canon et des alertes anti-aériennes.
Une Dame de Lyman qui a tout perdu et planté un potager sur son trottoir. 
Des adolescentes qui nous ramènent, à Yahidne, dans la cave de l’école où les Russes les ont détenues pendant des semaines et où elles ont vu leurs grands-mères périr, sous leurs yeux, de suffocation. 
La guerre du blé et celle de l’énergie. 
Les premières images de la cathédrale d’Odessa dévastée par un missile et des synagogues où l’on prie pour la victoire de l’Ukraine. 
Des citoyens soldats, de tous âges et de toutes conditions, que rien ne préparait à la guerre et qui la font, pourtant, avec vaillance. 
Des mutilés qui ne songent qu’à repartir au combat. 
L’armée des drones et celle des tranchées. 
Des canons français et d’autres, beaucoup d’autres, qui ont l’âge, hélas, des arsenaux soviétiques. 
Des prisonniers russes filmés dans le respect de la convention de Genève et dont le témoignage en dit long sur l’état de démoralisation des troupes de Poutine.
Le chef d’Azov, Denys Prokopenko, filmé le jour où il reprend la tête de son régiment. 
Des volontaires étrangers et, en particulier, israéliens qui estiment que cette guerre est leur guerre et que son enjeu est mondial. 
Je pense, moi-même, cela. 
Je crois, depuis le premier jour, que c’est l’avenir de l’Europe qui se joue ici, dans les villes fantôme de Chassiv Yar ou de Koupiansk.
Et c’est pourquoi nous avons, avec mes compagnons d’équipée, décidé de ne pas lâcher et de nous lancer dans cette nouvelle aventure.

Note d'intention de Emily Hamilton
Productrice  

Le 6 juin 2023, la Russie fait exploser le barrage de Kakhovka, dans le sud de l’Ukraine, près de Kherson, et se rend ainsi coupable d’un écocide de grande ampleur. 
C’est aussi le moment où l’Ukraine lance une nouvelle contre-offensive, massive, sur tous les fronts, toujours en cours à l’heure où s’achève ce film. 
Et c’est à ce moment-là, mi-juin 2023, que le philosophe et documentariste Bernard-Henri Lévy reprend le chemin de l’Ukraine où il restera, avec son coréalisateur, Marc Roussel, l'essentiel de l’été. 
Embarqué en première ligne, notamment dans la zone de Bakhmut, par les forces armées ukrainiennes il tire de cette expérience un troisième film, L’Ukraine au cœur, qui fait suite à Pourquoi l’Ukraine et à Slava Ukraini. Ce nouveau film est un film de guerre, tourné au plus près des champs de bataille. 
Mais c’est surtout une ode au courage de l’Ukraine, un hymne à ses héros civils et militaires, et un appel à une aide accrue de la part de l’Occident qui semble, dit Lévy dans la voix off qui commente le film : « Doser l’exacte mesure qui permet aux Ukrainiens de ne pas perdre, mais non de l’emporter. »
Le film, résolument engagé, se termine par ces mots : « Ni compromis, ni délai – des canons, des avions, pour gagner et la guerre et la paix. »