Dakata

Petite, elle ne rêvait pas forcément de micro, de caméra et d’écriture et pourtant... Son bac en poche, Solène Prigent n’a pas d’idée précise quant à son avenir. « Autant partir en France avec les copains », sourit-elle. Elle s’installe à Aix-en-Provence et s’inscrit en licence de psychologie. Malheureusement, le Covid rend la période très compliquée. « J’étais seule, loin de mes terres, des miens. C’était particulièrement éprouvant », se souvient celle qui décide alors de tout quitter et « de revenir chez elle ». 
Inscrite en licence Langues, littératures, civilisations étrangères et régionales (LLCER), c’est au détour d’un exercice pratique qu’elle découvre la radio. « Nous devions écrire une chronique pour NC La 1ere puis l’enregistrer en studio. Je me suis vite prise au jeu de l’écriture, de la voix, en jouant avec l’intonation, les virgules, etc. », raconte Solène. 

Faire la part belle aux Calédoniens

Cette première rencontre sonne comme une évidence. « J’ai tout de suite aimé cet univers. » Elle postule pour être l’une des voix de l’été et est retenue. Pendant deux mois, elle anime une émission de proximité de trois heures : C’est pas l’heure de la sieste. À l’issue, on lui propose un poste à l’année qu’elle accepte tout en continuant ses études. « Il était évident que je n’avais pas envie de quitter La 1ère ».
Solène prend les commandes d’Au bon endroit le week-end avec un plaisir non dissimulé. « J’ai conçu l’une des rubriques, « Mon cœur, mon caillou », qui me permet de faire la part belle aux Calédoniens partis vivre ailleurs et qui ont ressenti le besoin de revenir. » 
En 2023, la carrière de Solène s’accélère. Elle anime sa première émission télé aux côtés de Jéruscha, à la Foire de Bourail en août, suivie en septembre par l’élection de Miss Nouvelle-Calédonie avec Cris. « Dans le même temps, on m’a proposé d’animer une émission radio quotidienne, Silence, çà bouge, qui met en lumière des Calédoniens qui entreprennent, innovent, etc. Tout ce que j’aime ! », s’enthousiasme Solène.

« Beaucoup de stress »

En fin d’année dernière, Nathalie Daly propose de lui passer le flambeau pour la 5e saison de Dakata. « J’ai été très émue de cette proposition que j’ai acceptée bien évidemment. » Pour Solène, le défi est de taille. « C’est une émission qui traite de sujets scientifiques, en direct, avec plusieurs invités. On ne va pas se mentir, c’est beaucoup de stress », admet-elle. « Pour l’anecdote, j’ai passé un bac scientifique, mais j’ai détesté, poursuit-elle en riant. Pour autant, même si je n’ai pas une âme de scientifique, je me découvre une curiosité folle pour tous les sujets que nous allons aborder cette année. C’est passionnant. »
En amont, la jeune femme a d’ailleurs suivi une formation de quinze jours avec la journaliste Aurélie Sfez (France Télévisions, France Inter, Arte…) pour lui permettre « d’être armée pour mon premier direct ». 
Sa licence désormais en poche, Solène n’entend toutefois pas en rester là. Elle veut apprendre, comprendre… et commencera en avril prochain un master de journalisme à distance avec l’École supérieure de journalisme de Paris. Elle sourit : « Aujourd’hui, je suis profondément épanouie. J’ai trouvé ma voie… et ma voix ! »