2 chaînes, 3 soirées
Il y a exactement 80 ans, le 10 juin 1944, la division Waffen SS Das Reich a plongé Oradour-sur-Glane, village paisible à une vingtaine de kilomètres de Limoges, dans un abîme de terreur et de désolation.
Les flammes ont dévoré les demeures, les ruelles, et emporté les vies innocentes. Femmes et enfants se sont réfugiés dans l'église du bourg, avant d'être brutalement arrachés à la vie. Les hommes, dans un dernier soupir de dignité, ont fait face à leur destin inéluctable. 643 âmes ont été sacrifiées.
France 3 Nouvelle-Aquitaine et .3 NoA se font le relais de cette mémoire douloureuse, honorant ainsi les victimes d'Oradour-sur-Glane, pour que leur histoire ne sombre jamais dans l'oubli.
Jeudi 6 juin à 22.50 sur France 3 Nouvelle-Aquitaine : soirée Débadoc - un documentaire suivi d'un débat
Documentaire : Oradour, les passeurs de mémoire
Documentaire inédit écrit et réalisé par Patrick Séraudie - Coproduction : Pyramide Production - France Télévisions
80 ans après le massacre perpétré à Oradour-sur-Glane, le site garde toute sa force d’évocation.
La décision nationale de figer le lieu après le 10 juin 1944 y est pour beaucoup. Les actions de l’association nationale des familles des martyrs sont tout aussi déterminantes.
Cette pionnière des structures mémorielles françaises a su au fil des décennies préserver le souvenir et s’adapter aux enjeux contemporains.
Le réalisateur Patrick Séraudie a voulu interroger et cerner le basculement, ce moment où la génération des petits-enfants des victimes se substitue à leurs aînés.
Débat : Oradour, 80 ans après
> Magazine de 52 minutes présenté par Fabrice Bidault et réalisé par Philippe Appietto
Enregistré au Centre de la Mémoire d'Oradour-sur-Glane.
Invités :
- Babeth Robert, directrice du centre de la mémoire d'Oradour-sur-Glane
- Benoit Sadry, Président de l'association nationale des familles des marturs d'Oradour-sur-Glane
- Agathe Hébras, petite-fille de Robert Hébras, dernier rescapé du massacre d'Oradour-sur-Glane
- Andrea Erkenbrecher (en duplex), historienne allemande
Dimanche 9 juin à 21.10 sur .3 NoA : Débadoc, le parcours de la Das Reich en Nouvelle-Aquitaine
Il y a 80 ans, la division Das Reich remontant vers le front de Normandie a perpétré une série de massacres des plus monstrueux commis par l’armée allemande en France.
Documentaire : Les SS de la Das Reich, un parcours de désolation
Un documentaire de Caroline Reussner et Sergeï Isakov - coproduction : France Télévisions /Bonne étoile Productions
Ce film met un coup de projecteur sur la tristement célèbre division nazie Das Reich, son séjour dans la région toulousaine et son parcours sanglant en France au printemps et à l’été 1944, particulièrement dans le Quercy, la Haute-Garonne, le Périgord, le Limousin et la Creuse, avant sa translation vers la Normandie à partir du 11 juin 1944.
Il présente l’histoire de cette division SS, sa force de frappe, ses missions, ses hommes, et explique pourquoi dans le contexte de l’après-guerre, particulièrement dans le nouveau contexte de la guerre froide, ses principaux responsables encore en vie ont pu échapper aux poursuites qu’ils auraient dû encourir et finir tranquillement leurs jours sans être inquiétés.
Débat : Le parcours de la Das Reich en Nouvelle-Aquitaine
> Présentation : Pascal Cagnato
À Tulle et Argenton-sur-Creuse puis le lendemain à Oradour-sur-Glane, la Das Reich laissera à jamais la vision de l’horreur absolue.
Le 9 juin 1944, en représailles aux actions des maquisards, 99 habitants de Tulle sont pendus, 149 sont déportés.
Le même jour, 67 personnes, gendarmes, cheminots et otages, sont fusillées suite à l’attaque d’un train allemand par les Résistants.
Le 10 juin 1944, Oradour-sur-Glane devient un village martyr avec 643 personnes massacrées.
Les invités :
- Philippe LACROIX, maire d’Oradour-sur-Glane
- Pascal PLAS, historien
- Robert HEBRAS, dernier rescapé d’Oradour-sur-Glane
Émission enregistrée en 2019 avant le décès de Robert Hébras
Lundi 10 juin à partir de 21.10 : Soir et doc sur .3 NoA
> présentation Timothy Mirthil
4 contenus : l'histoire et les faits avec 2 documentaires puis un témoignage et un regard avec 2 magazines sur la journée du 10 juin 1944
Une vie avec Oradour
Un documentaire de 52 minutes de Patrick Séraudie – coproduction : Pyramide production-France Télévisions - Centre de la Mémoire
Le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane, Jacqueline Pinède, Martial Brissaud, Jean-Marcel Darthout et Robert Hébras échappent à la mort.
Ce film retrace leurs parcours, avec les récits minutieux de cette journée filmés dans les ruines du village martyr. Un drame ancré dans notre mémoire collective et qui reste le plus important massacre de civils en France lors de la Seconde Guerre mondiale.
Das Reich, un parcours de désolation
cf. ci-dessus
Robert Hébras, le dernier d'Oradour
> Magazine de 30 minutes de Franck Petit et André Abalo
Robert Hébras s'est éteint samedi 11 février 2023 à 6h15 au centre hospitalier de Saint-Junien, en Haute-Vienne, entouré de ses proches.
Il a 19 ans, presque insouciant. Il va vivre l'horreur, mais il va survivre.
Ce 10 juin 1944, il n'a pas peur malgré les uniformes. Il n'a pas peur malgré les avertissements de sa mère. Il ignore tout de la guerre. Il n'a pas peur… jusqu'à ce que la mitraillette se mette à tirer, jusqu'à ce que ses camarades tombent sur lui, jusqu'à ce que les flammes gagnent son corps.
"Pourquoi je suis en vie ? Je ne sais pas, je ne sais pas… "
Robert Hébras était le dernier des six survivants du massacre commis à Oradour-sur-Glane par les hommes de la Division SS Das Reich. 75 ans après l'indicible et avant que sa voix ne s'éteigne, Robert Hébras a accepté, une ultime fois, de refaire le chemin de sa maison à la place du village, puis de la grange Laudy à la porte qui s'ouvrait sur la liberté et sur la vie.
Le 10 juin 1944, Robert Hébras a perdu sa mère et ses deux sœurs, brûlées vives dans l'église. En mémoire des 643 enfants, hommes et femmes victimes de la barbarie, dans ce petit village de Haute-Vienne aujourd'hui figé dans les heures sombres de l'Histoire, Robert Hébras livre un témoignage personnel et humain, pour que personne, jamais, n'oublie.
Willy Ronis, photographe, une journée à Oradour
> Magazine de 26 minutes réalisé par Patrick Séraudie - coproduction Pyramide Production, Télim TV et Gamma-Rapho
Le 12 juin 1949, à l’initiative de Louis Aragon et Frédéric Joliot-Curie, une caravane d’artistes et d’intellectuels proches du mouvement de la Paix se rend à Oradour-sur-Glane pour une journée commémorative.
Quelque 400 créateurs parmi lesquels Elsa Triolet, Pablo Picasso, Fernand Léger et Tristan Tzara ont fait don d’une œuvre d’art ou d’un manuscrit pour constituer un Livre d’Or collectif, offert à la commune.
À la demande de Louis Aragon, Willy Ronis accompagne cette délégation d’intellectuels et d’artistes. Il réalise un reportage dont les Lettres Françaises publient quelques images.
Lors de cette journée, parallèlement à l’événement immortalisé par la photo d’Aragon brandissant le Livre d’Or au-dessus de la foule, il pose son regard de photographe humaniste sur la population du village.
La plupart de ces photos resteront inédites. Elles constituent aujourd’hui l’unique témoignage iconographique de cet événement, mais aussi une trace de la vie des familles dans ces années de reconstruction.
57 ans plus tard, en 2006, Patrick Séraudie a demandé à Willy Ronis de ressortir ses négatifs. Il enregistre alors son témoignage autour de cette journée du 12 juin 1949.
Willy Ronis, une journée à Oradour, est un film qui dévoile une partie jusqu’alors méconnue de l’œuvre du photographe.