Mini-série

Tout pour Agnès

Le mercredi à 20h00 à partir du 4 septembre
TELEVISION

En 1977, Agnès Le Roux, une jeune femme de la bourgeoisie niçoise, disparaissait mystérieusement. Inspirée d'une longue et tortueuse affaire criminelle, cette série en quatre épisodes raconte près de quatre décennies de combat judiciaire pour connaître la vérité et faire condamner son meurtrier.

Écrite par Nicolas Jean (Prométhée, HPI…), Isabelle Dubernet (Réunions, Plus belle la vie…) et Olivier Eloy (A musée vous, A musée moi ; Demain nous appartient), et adaptée et réalisée par Vincent Garenq (Le Mensonge, L’Enquête…), la série Tout pour Agnès est librement inspirée de ce que l’on nomme « l’affaire Agnès Le Roux », l’un des faits divers les plus retentissants et interminables du dernier demi-siècle en France : une jeune femme de 29 ans mystérieusement disparue en 1977, des décennies d’enquête, quatre procès – dont trois en assises –, une condamnation pour meurtre en 2007, confirmée en 2014... sans qu’on ne retrouve jamais de cadavre ! Autant dire que ce n’était pas un mince défi que de retracer sous forme de fiction près de quarante ans de feuilleton judiciaire à rebondissements sur fond de « salade niçoise » (bourgeoisie de la Côte d’Azur, guerre des casinos, mafia...).

Mais c’était sans doute un défi encore plus grand que de restituer toutes ses dimensions personnelles, intimes et romanesques à cette sinueuse et glaçante affaire criminelle qui ressemble à une poupée gigogne. Cela commence comme une chronique de province. Renée Le Roux (Michèle Laroque, tout en dignité), grande bourgeoise raide, dirige le Palais de la Méditerranée à Nice, un casino un peu vieillot et plombé par une gestion approximative. Agnès Le Roux (Marie Zabukovec, touchante de naïve joie de vivre) est une jeune et jolie héritière, gentiment écervelée, qui rêve du grand amour. Elle s’entiche de l’ambitieux et séducteur avocat de sa mère, Maurice Agnelet (Yannick Choirat, opaque et retors), qui devient son amant.
Mais l’histoire va verser dans l’intrigue mafieuse. Jean-Dominique Fratoni, « l’empereur des jeux » niçois, grand ami du trouble Jacques Médecin, maire de la ville, cherche à acquérir le Palais de la Méditerranée. Agnelet, qui est proche du parrain, joue les entremetteurs. Fratoni propose un arrangement financier douteux à Agnès, alors en conflit avec sa mère, contre son vote au conseil d’administration du casino familial. La reine-mère est bientôt détrônée... Drame familial.
Séduite et abandonnée, Agnès sombre dans la dépression. Voilà le drame sentimental. Tentative de suicide, réconciliation entre les amants... et la jeune femme disparaît – sans doute le 26 octobre 1977 – en laissant une lettre étrange. C’est le début de l’affaire judiciaire, retardée par un début d’enquête policière quelque peu mollasson, compliquée par des faits troublants (une photocopie de la lettre écrite par Agnès est découverte dans le cabinet d’Agnelet, tandis que les trois millions de francs de Fratoni se retrouvent sur le compte en banque de l’avocat), les alibis, les revirements, le manque de preuves, mais surtout l’absence de corps. Agnelet est condamné pour abus de confiance mais obtient un non-lieu pour l’accusation d’homicide.

Avant que l’affaire ne reprenne en 1999 grâce aux enquêtes que Renée Le Roux a fait mener par un détective privé. Car, pour l’ancienne PDG du Palais de la Méditerranée, c’est le combat inlassable d’une mère pour obtenir la vérité et la justice. Nouveaux rebondissements. Nouveau procès en 2006 : Agnelet est acquitté au bénéfice du doute. Cette fois, le ministère public fait appel. Au troisième procès, en 2007, Agnelet est condamné à vingt années de prison. Dernier acte, dernier drame : au procès de 2014, une autre famille explose avec fracas quand le propre fils de Maurice Agnelet témoigne contre son père, l’accusant d’avoir assassiné Agnès Le Roux.

Après Renée le Roux, décédée en 2016, Maurice Agnelet succombe en 2021 à une crise cardiaque. Avec lui disparaît le dernier des trois principaux protagonistes de cette histoire. En 2007, Agnès Le Roux a été déclarée officiellement morte par la justice. Le corps, lui, n'a jamais été retrouvé...

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Série (2023 – inédite) – Durée 4 x 52 min – Réalisation Vincent Garenq – Scénario et dialogues Nicolas Jean, Isabelle Dubernet & Olivier Eloy – Adaptation Vincent Garenq – Production La Dame de Cœur & Effervescence Fiction

Avec Michèle Laroque (Renée Le Roux), Yannick Choirat (Maurice Agnelet), Marie Zabukovec (Agnès Le Roux), Stéphane Pezerat (Bernard Casal), Yannig Samot (Yacine Dridi), Grégoire Bonnet (Maître Gilbert)
 

Chronologie de l’«affaire Agnès Le Roux »

1976 : l’avocat niçois Maurice Agnelet, proche du patron du casino Ruhl, Jean-Dominique Fratoni, séduit Agnès Le Roux, héritière du casino voisin, le Palais de la Méditerranée, que dirige sa mère Renée Le Roux.

30 juin 1977 : Maurice Agnelet persuade Agnès de vendre pour 3 millions de francs ses parts à Jean-Dominique Fratoni, qui prend le contrôle du casino. Celui-ci verse l’argent sur un compte joint appartenant à Agnès et Maurice Agnelet.

30 octobre 1977 : Agnès disparaît à bord de sa voiture. Ni le corps ni le véhicule ne sont retrouvés.

Septembre 1978 : Maurice Agnelet est placé en garde à vue. Son autre maîtresse affirme qu’il était avec elle en Suisse lors de la disparition d’Agnès. Maurice Agnelet est libéré mais radié du barreau pour diverses malversations.

30 septembre 1985 : le juge d’instruction rend un non-lieu en faveur d’Agnelet.

13 novembre 1986 : Maurice Agnelet est condamné à 30 mois de prison, dont 6 avec sursis, pour abus de confiance et complicité d’achat de vote, lors de la prise de contrôle du Palais de la Méditerranée par Jean-Dominique Fratoni.

Juin 1999 : la maîtresse de Maurice Agnelet revient sur ses déclarations : elle a menti et n’était pas avec lui lors de la disparition d’Agnès.

19 mai 2004 : Maurice Agnelet est mis en examen pour assassinat.

20 décembre 2006 : Maurice Agnelet est acquitté lors de son premier procès devant la cour d’assises de Nice. Le parquet général fait appel.

11 octobre 2007 : Agnelet est condamné en appel à Aix-en-Provence à 20 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat d’Agnès Le Roux.

10 janvier 2013 : la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) estime que Maurice Agnelet n’a pas bénéficié d’un procès équitable et libère Maurice Agnelet.

17 mars 2014 : ouverture du troisième procès de Maurice Agnelet devant la cour d’appel de Rennes.

7 avril 2014 : au procès, le fils de Maurice Agnelet, Guillaume, accuse son père, dans une déposition spontanée à la justice, d’avoir tué Agnès Le Roux. Il précise qu’il a reçu des confessions de ce dernier et de sa mère.

11 avril 2014 : la cour d’appel de Rennes condamne Maurice Agnelet à 20 ans de réclusion criminelle.

6 juin 2016 : mort de Renée Le Roux à 93 ans.

12 janvier 2021 : mort de Maurice Agnelet à 82 ans.