Dans l'ombre

NOTES D'INTENTION

NOTE D'INTENTION DES PRODUCTRICES ET D'ANNE HOLMES, DIRECTRICE DES PROGRAMMES ET DIRECTRICE DE LA FICTION FRANÇAISE DE FRANCE TÉLÉVISIONS
 

En 2016, lorsque nous avons découvert Dans l'ombre, le roman d’Édouard Philippe et Gilles Boyer, nous étions loin d’imaginer l’aventure incroyable que l’adaptation de ce récit en 6 épisodes de 52 minutes nous permettrait de vivre.

La production de cette série a été prototypique. Et pour cause : nous n’avons rien fait dans les règles. Nous en avons confié la direction artistique à un réalisateur de cinéma, Pierre Schoeller, que nous avons associé à des scénaristes de métier qui n’avaient jamais écrit pour la télévision – Lamara Leprêtre-Habib et Cédric Anger –, ainsi qu’à des scénaristes débutants qui avaient occupé les plus hautes fonctions de l’État – Édouard Philippe et Gilles Boyer. Pour couronner le tout, nous avons fermement soutenu le désir de Pierre Schoeller de choisir des comédiens qui, pour la plupart d’entre eux, étaient bien mieux identifiés au cinéma qu’à la télévision.

C’est qu’il fallait une part de folie pour rendre compte de la façon dont peuvent dérailler les existences de ceux qui ont fait le choix de sacrifier leur vie à la politique, qu’ils soient candidats à un mandat électif ou conseillers de l’ombre. Des femmes et des hommes disciplinés, des stratèges dotés d’un sens profond de la loyauté, mais pour qui tout peut chavirer s’ils sont gagnés par le doute et la paranoïa.

Marie Dubas, Marie Masmonteil et Anne Holmes

 

 

 

 

NOTE D’INTENTION DU SHOWRUNNER

Comment a commencé cette aventure ?

Le duo de productrices, Marie Masmonteil et Marie Dubas, m’a proposé de travailler à l’adaptation en série du roman d’Édouard Philippe et Gilles Boyer, Dans l’ombre. L’espace d’un instant, je me suis dit : après Baron noir, Les Sauvages, Parlement, pourquoi une série politique de plus ? Mais c’était avant la lecture du roman, subtil mélange de thriller et de récit d’une campagne présidentielle. C’était avant la rencontre avec ses deux auteurs et leur désir très fort de collaborer artistiquement à l’écriture de la série. Plus d’une fois, des hommes ou des femmes politiques ont conseillé la fiction mais à ma connaissance, c’est la première fois en France que deux hommes politiques ayant occupé les plus hautes fonctions s’engagent à l’écriture. Et j’ai entrevu la possibilité d’une série inédite dans le paysage.

Comment s'est passé le processus d'écriture ?

Pour la première fois, je menais une série. J'ai appris un nouveau métier. Je voulais des collaborateurs qui n'avaient pas froid aux yeux, qui pouvaient entrer dans l'univers. Lamara Leprêtre-Habib a travaillé sur les arches et les premiers épisodes. Cédric Anger est venu en renfort pour les trois derniers épisodes. Je tiens aussi à souligner le fort engagement d'Édouard Philippe et Gilles Boyer. Bien sûr ils ont été très soucieux de la crédibilité des situations, des relations, des dialogues. Ils sont largement intervenus sur les dialogues des situations politiques. Le principal enjeu fut de trouver le bon dosage entre polar et récit politique. Et une pointe d'humour indispensable. Peu à peu, nous avons inventé une forme mutante : politiser la piste thriller et dans le même temps chauffer à blanc les tensions au sein de l’équipe politique.

Quid de la liberté, de l'indépendance ? N'avez-vous pas craint des interférences avec la vie politique actuelle ?

Dans mon travail, je ne suis pas du genre à m'asseoir sur ma liberté d'auteur. Raconter la politique, c'est raconter une passion humaine comme une autre. J'avais déjà largement abordé ces questions avec L'Exercice de l'État. Le meilleur garant de la liberté de création, c'est la fiction. Dater l'élection en 2025 en est un signe clair. Ici, vous n’apprendrez rien sur le premier quinquennat de Macron. En revanche, vous vivrez de l'intérieur une campagne comme rarement. Le candidat Paul Francoeur, sa partenaire et ennemie Marie-France Trémeau, les rivaux Janvier et Rousseau sont de purs personnages de fiction. Ils sont bâtis sur des enjeux romanesques dans une France contemporaine traversée de lignes de fracture telles que nous, les auteurs de la série, les percevons. Et nous avons choisi de marquer chaque épisode d'une situation politique inédite. Je dois aussi saluer la grande confiance et le soutien de France Télévisions tout au long de la fabrication de la série.

Au cœur de la série, il y a un homme, César Casalonga, l'apparatchik, interprété avec beaucoup de convictions et de finesse par Swann Arlaud.

En droite filiation du roman dont elle est l’adaptation, Dans l’ombre est une série qui met en avant la figure de l’apparatchik. César est le conseiller spécial du candidat Francoeur. Cela fait quasiment vingt ans qu’il pense Francoeur, qu’il dort Francoeur, qu’il se dévoue Francoeur, qu’il bâtit Francoeur. Cette série voudrait raconter qu’il n’y a pas de prise du pouvoir sans dévotion, ni loyauté, ni estime et complémentarité. Bref, que c’est une œuvre collective.

Que se passe-t-il quand le doute, la paranoïa et le mensonge attaquent le contrat de confiance ? Et quand on ajoute à cela le stress et les épreuves des six mois de campagne présidentielle ? Dans l’ombre est un crash-test de la fidélité en politique.

Le poison, c'est aussi la rivale et alliée Marie-France Trémeau. Teniez-vous à ce duel fratricide au sein d'une même famille politique ?

La conquête n'est pas un chemin de roses. La série, c'est d'abord le plaisir des personnages. L'attachement, la surprise, au fil des épisodes. Nous avons essayé de maintenir l'intérêt en déployant les personnages à rebondissements, à nombreuses facettes. Mais le cœur de la série, c'est l'engagement, son goût et son coût. Qu'il soit en pleine lumière ou dans l'ombre et le secret. Avec le réalisateur Guillaume Senez, nous avons veillé à ce que d'épisode en épisode se creuse, se complexifie la relation singulière mais très humaine qui lie César à Francoeur. Le pouvoir use, mais surtout il transforme. César le sait. Il le dit lui-même à son patron : « Je sais qu'un jour tu vas m'échapper. » La quête, comme celle du premier cercle, c’est autant la recherche de la vérité que celle de la bonne décision, de la bonne position. Prendre le pouvoir mais à quel prix ? Quel sacrifice ? Dans quel dépassement de soi ? 

Pierre Schoeller

 

 

 

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