Nos vies en l'air

Notes d'intention

Edito de France Télévisions - Manuel Alduy et Morad Koufane, direction des fictions internationales et jeunes adultes

Nos vies en l'air explore la complexité de l'adolescence à travers les histoires de Mina et Océan, deux jeunes au bord du gouffre. À un âge où les émotions sont amplifiées, où les désillusions peuvent frapper fort, la série aborde sans détour des sujets sensibles comme le harcèlement, la dépression et le suicide.
 
L'adolescence est souvent marquée par un paradoxe : une envie profonde de vivre et, en même temps, une difficulté à exprimer ses souffrances. En racontant cette rencontre entre deux jeunes qui cherchent à redonner du sens à leur vie, nous espérons ouvrir un espace de dialogue. Sans prétendre apporter des réponses toutes faites, Nos vies en l'air veut montrer qu'il est possible de surmonter ces épreuves, à condition de s'ouvrir aux autres et d'accepter de demander de l'aide.
 
La série se veut un écho aux réalités que vivent de nombreux jeunes aujourd'hui, tout en offrant une lueur d’espoir.

 

Note d'intention des auteurs, Margaux Bonhomme et Victor Lockwood, et du producteur, Bertrand Levallois

À l’adolescence, la vie peut perdre tout son sens, car c’est le moment terrible des premières désillusions. Toutes les choses qui nous apparaissaient immenses et merveilleuses prennent leur dimension réelle et dérisoire. Fini le temps de découvertes incroyables, les coups de pied dans les feuilles fanées de l’automne, l’excitation de plonger dix-sept fois dans les flaques d’eau, qui faisaient que la joie prenait toujours le dessus sur la tristesse et les déceptions.
La tête pleine de toutes ces images de l’enfance, blessures et joies confondues, le corps en pleine transformation, les émotions qui débordent, désordonnées, l’envie persistante de mordre la vie à pleines dents empêchée par la peur de l’inconnu, c’est ainsi qu’on est tous bousculé dans l’âge adulte et qu’on peut se casser la gueule dans la réalité.
 
Le suicide représente la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans, et c’est un sujet tabou, douloureux et intime. Il semble très difficile pour les jeunes de demander de l’aide concernant leur santé mentale. 
À l’inverse, selon une enquête Ipsos pour la Fondation Pierre Deniker, 95 % des jeunes se disent globalement intéressés par la vie. 
Ce paradoxe en dit long sur la complexité de cet âge, et nous voulions que l’aventure d’Océan et Mina soit le reflet de cette contradiction.
Cette nuit où ils se rencontrent et qu’ils passent ensemble est la métaphore de ce que traversent tous les adolescents : dans la nuit noire de l’inconnu, comment faire pour s’accrocher encore aux lumières qui brillent, et aux rencontres merveilleuses quand on doit devenir adulte ?

En nous mettant à la hauteur de nos personnages, pour être au plus près de la réalité de ce qu’ils traversent, nous ne prétendons cependant pas résoudre tous les problèmes. À la fin de notre histoire, Océan doit continuer à se soigner et Mina, se confronter aux conséquences de son geste malheureux en faisant face à la réalité de la justice.
Le parcours de nos personnages est singulier, et nous n’avons pas eu pour prétention d’apporter des réponses toutes faites à ce sujet complexe, mais nous espérons que cette histoire pourra donner envie aux adolescents de s’ouvrir à l’autre, de ne plus avoir honte de leur mal être, de leurs blessures intimes. Nous espérons aussi qu’elle atteindra les proches, les parents et les amis des jeunes en détresse, et que ça pourra les aider à enclencher un dialogue.
 

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