Dans ce documentaire bouleversant, les participantes ne font pas que témoigner, elles accomplissent un saut dans le vide en racontant leurs expériences. Chemin faisant, elles se réapproprient leur histoire, leur fierté, leur identité et mettent en valeur l'absurdité d'avoir à se justifier ou à se cacher de recourir à une IVG.
En France, une femme sur trois avorte au cours de sa vie. Si c’est un droit depuis 1975, le sujet reste tabou. Celles qui en parlent s’exposent aux commentaires ambigus et parfois aux jugements. IVG, le droit d’en parler documente la libération de la parole et la prise de conscience nécessaire pour briser le tabou autour de l’avortement. Le film raconte le bouleversement intime et social que provoque encore de nos jours un avortement. Léa Bordier souhaite recueillir les récits de celles qui l’ont vécu pour briser le tabou qui s’est installé en France autour de l’avortement depuis sa légalisation. Il n’y a pas une histoire unique, toutes les femmes ont des récits différents à partager.
45 min
Autrice et réalisatrice
Léa Bordier
Production
Melocoton
2024
LES MOTS DE LA RÉALISATICE - Léa Bordier
Depuis quelques années maintenant, la voix des femmes se fait entendre sur de nombreux sujets qui les concernent : sexualité, rapport au corps, grossesse, post-partum… Et dans la continuité de mon travail jusque-là, il m’était important de permettre aux femmes de s’exprimer sur l’avortement à l’heure où ce droit est de plus en plus remis en question. J’ai pensé ce documentaire comme un recueil de témoignages nécessaire pour que la parole des femmes sur le sujet de l’avortement existe. Car il n’y a pas une histoire unique, toutes les femmes ont des récits différents à partager et des nuances à apporter.
Pendant 45 minutes, trois espaces de libération de la parole sont ouverts lors d’un groupe de parole, d’une conversation mère-fille et d’une discussion que j’ai eue avec une jeune femme pendant son avortement par voie médicamenteuse.
Lors de mes appels à témoins, l’engouement a été fort. J’ai senti cette réelle urgence à s’emparer du sujet. Mais venir témoigner devant ma caméra n’était pas chose aisée. Il aura fallu du courage à toutes ces femmes venant des quatre coins de la France pour en parler, sans honte, sans crainte, librement.
PAROLES DE L'ILLUSTRATRICE - Eve Gentilhomme
J’ai rencontré Léa Bordier en 2019 pour sa BD Cher corps, issue de sa série documentaire du même nom, sur laquelle nous avons collaboré. J’avais adoré réaliser la couverture et illustrer un des témoignages. Directrice artistique et illustratrice en freelance, je réalise des projets destinés tant à la jeunesse qu’aux adultes. Cela peut aller des illustrations de livres à des affiches pour une association ou, comme c’est le cas aujourd’hui, au storyboard et aux séquences illustrées pour les voix-off d’un documentaire. Quand Léa m’a proposé d’illustrer son documentaire IVG, le droit d’en parler, c’était une évidence, nous avons des points communs autant dans nos engagements que nos approches. L’idée était d’accompagner le sujet fort et sensible du documentaire avec des illustrations à la fois poétiques et imagées. C’est un projet qui me touche, il résonne avec mon univers et c’est une expérience incroyable de voir mes illustrations mises en mouvement en papier découpé par le studio d’animation Beaux et Bien Habillés.