La Garçonne est née d’une envie de produire une série historique et romanesque, portée par des personnages dont les interrogations puissent faire écho à celles que nous vivons encore aujourd’hui. Très vite, il nous a semblé que la période de l’entre-deux-guerres, marquée par une Europe écartelée entre internationalisme et nationalisme, entre féminisme et conservatisme, était riche, passionnante et très en phase avec les problématiques d’aujourd’hui.
Nous étions également convaincus que le genre policier était idéal pour proposer au public de se plonger dans le monde cosmopolite, inventif et festif de l’après première guerre mondiale – et qui faisait à l’époque de Paris la capitale culturelle du monde.
D’où notre rencontre avec Dominique Lancelot, et c’est au cours de celle-ci que l’idée a pris forme d’un duo sœur-frère jouant avec le travestissement. Louise, la sœur aurait voulu être flic, comme son père, mais il n’y a pas de femme flic en France avant 1968, et Antoine, son frère jumeau, aurait voulu être peintre comme sa mère, mais leur père, commissaire, l’a poussé à passer le concours de la police pour faire comme lui. A nos yeux ce duo symbolise le féminisme ouvert de notre époque en ce qu’il évoque bien évidemment la libération des femmes mais aussi celle des hommes et du rôle qui leur est assigné.
Dominique Lancelot a su créer des personnages singuliers et inventer un monde dont les contradictions résonnent fortement avec des questions contemporaines, et avec un côté ludique qui n’est pas sans écho avec notre autre série Dix pour cent dans le genre de la dramédie.
Nous voulions aussi avec La Garçonne créer une série emblématique sur les années folles à Paris, capable de captiver un public international, à l’instar de Babylon Berlin ou Peaky Blinders.
Afin d’être à la hauteur de cette ambition, nous avons collaboré avec le grand distributeur anglo-canadien Entertainment One (Walking Dead, Designated survivor, etc). Grande marque de confiance, La Garçonne sera leur première série en langue non anglaise.
Nous sommes très fiers de la formidable équipe qui s’est constituée autour de notre série pour relever le défi de lui donner une vraie direction artistique. Pour la réalisation, notre choix, avec Dominique Lancelot, s’est porté sur le réalisateur franco-canadien Paolo Barzman, créateur notamment des séries Lost Girl, Dark Matter et récemment Wynona Earp avec ses deux héroïnes armées (qui a remporté de multiples prix aux Etats Unis). Il a été rejoint pour l’image par Pierre Jodoin, meilleur chef opérateur canadien en 2019 (Canadian Society of Cinematographers Awards) et pour la musique originale par le groupe Mokadelic compositeur de la bande originale de la grande série italienne Gomorra.
Afin de donner à cette série une vérité, nous avons fait le pari de tourner l’ensemble des prises de vues en décors naturels à Paris. Nous avons eu la joie, grâce une minutieuse préparation, de trouver des lieux exceptionnels qui gardent en eux l’atmosphère, le design et l’architecture de cette époque, en combinaison avec un important travail complémentaire d’effets spéciaux.
Au moment du casting, le nom de Laura Smet a été l’un des premiers, si ce n’est le premier à être évoqué. Et nous avons été immédiatement bluffés par ses essais en « Antoine » - car le défi pour la comédienne qui devait incarner trois rôles portait d’abord sur ce côté masculin - et par son désir d’incarner le personnage de Louise/Gisèle/Antoine.
Grégory Fitoussi s’est également imposé très vite et le courant avec Laura a été immédiat. Et autour d’eux, le reste du casting fut passionnant à réaliser, avec pas moins de 60 personnages dont certains sont des icônes de cette époque (Kiki de Montparnasse, Man Ray, Joseph Kessel, Modigliani, Fujita, Coco Chanel, etc.) et d’autres purement fictionnels.
Nous espérons que le public aura autant de plaisir à les voir au cours des 6 épisodes que toute l’équipe à les faire vivre ou revivre…
Harold Valentin et Aurélien Larger