Il a déjà tes yeux raconte, avec humour, bienveillance et sincérité, le quotidien d’une famille devant composer avec les aspirations de chacun de ses membres.
Avec cette série, Lucien Jean-Baptiste poursuit sa réflexion – de manière volontairement large et populaire – sur l’identité individuelle face au collectif et sur la différence de culture, d’éducation et bien évidemment de couleur de peau. Il reste aussi fidèle à certains thèmes qui lui sont chers et qui étaient présents dans le film original : la problématique de double culture et l’interrogation sur la structure familiale mixte. Pour que chacun puisse s’approprier son sujet, l’humour et la douceur lui apparaissent comme les moyens les plus adaptés ici, non sans oublier la gravité de certains sujets abordés.
Portée par le même casting principal que celui du film, avec notamment Lucien Jean-Baptiste et Aïssa Maïga dans les rôles des parents, accompagnés d’Arié Elmaleh, Delphine Théodore ou encore Michel Jonasz pour des seconds rôles savoureux, la série se joue sincèrement des clichés tout en restant accessible à tout le monde.
C’est à travers le regard de chacun des membres de cette famille, et spécifiquement de la fratrie et des parents, que les questions sur la difficulté de l’adoption, les origines et l’acceptation de l’atypisme par la société sont posées. Sébastien Mounier et Lucien Jean-Baptiste prolongent les interrogations du film en les situant plus d’une décennie plus tard avec nos mêmes personnages, confrontés à de nouvelles difficultés autrement plus épineuses qu’auparavant.
Comment répondre aux attentes de son enfant adopté ? Comment tisser le même lien qu’avec son enfant biologique ? Comment gérer le quotidien quand la société considère ce schéma d’adoption comme bouleversant les codes établis ? Et de ces questions graves, le seul lien familial et affectif s’affirme grâce à la comédie. Voilà la promesse de notre série.
Par ailleurs, la question de la diversité est, en filigrane, au cœur de nos épisodes. Elle n’est pas l’objet même des échanges entre nos personnages, sauf à l’occasion d’apartés d’émotion ou de rire, mais elle imprègne chaque moment, de manière sous-jacente. À tel point que, sans même plus y penser, les téléspectateurs ne verront très vite plus qu’il s’agit d’une famille de Noirs à l’écran. C’est une famille française, tout simplement. Avec ses moments de grâce, d’amour, de conflits, de pleurs et de joie. Et c’est là que réside la force de cette série. On ne se pose même plus la question de l’origine possible de nos personnages parce qu’on est happé par leurs problématiques, de quelque nature qu’elles soient. La couleur de peau, l’origine, l’héritage : tout cela est balayé par la force des intrigues qui emportent nos protagonistes.
Parce que la diversité est quotidienne, et n’est plus le sujet, elle est d’autant plus intégrée dans notre société et à l’écran. Tellement visible qu’elle en est invisible au premier abord. Un message de tolérance, d’acceptation, de miroir pour tout un chacun. Une normalité qui prend corps dans des personnages aux problématiques communes à tous les Français.
Nous avons l’ambition de poser avec ces six premiers épisodes la marque d’une nouvelle comédie familiale. Là, pour la première fois en France, une famille de Noirs non stéréotypée prend place en prime time sur France 2 pour parler de la famille française d’aujourd’hui.
Ivan Sadik, Mathieu Ageron, Maxime Delauney et Romain Rousseau