Clive Standen interprète Gabriel. Laissé pour mort par sa compagne Claire lors du tsunami de 2004, il réapparaît alors qu’elle refait sa vie à Abu Dhabi. Habitué aux rôles historiques, l’acteur britannique joue un espion international. Il nous révèle sa méthode de travail.
Avec Mirage, on vous découvre dans une histoire contemporaine, comment appréhendez-vous ce nouveau type de rôle ?
Mon approche et ma méthode pour n’importe quel rôle, qu’il soit contemporain, historique, fantastique ou même biographique, est de partir d’une page blanche. Je regarde son humanité, ce qui le rend réel, remarquable. Ce qui le motive, ce qui l’anime émotionnellement. Et bien sûr je fais des recherches, je m’imprègne de tous les détails que je peux glaner sur l’univers du personnage pour le rendre consistant. Je suis comme une éponge. Tout ce travail immersif m’amuse beaucoup.
Comment comprenez-vous le titre de la série ?
Mirage est un thriller d’espionnage intense, palpitant et original qui s’articule autour d’un triangle amoureux à fleur de peau. L’histoire prend place dans le décor quasi futuriste des gratte-ciel d’Abu Dhabi. Mais derrière cette opulence affichée se cache une réalité bien plus sombre… un mirage en somme.
Gabriel est un personnage ambigu, au passé mystérieux. Sur quoi vous êtes-vous appuyé pour le faire vivre à l’écran ?
Gabriel est un agent secret de terrain exceptionnellement talentueux, à la détermination sans faille. S’il parvient à prouver le sabotage de la centrale, il sauvera non seulement des milliers de vies, mais se retrouvera aussi en position de force pour négocier sa propre liberté et sa sortie du milieu de l’espionnage international. Ce qui m’a semblé intéressant, c’était de montrer ce que signifie une « vie normale » pour quelqu’un comme Gabriel, un homme qui n’a vécu que dans le secret et la clandestinité. La trajectoire qu’il emprunte va l’amener à se confronter à lui-même. Va-t-il parvenir à changer ou au contraire devra-t-il se résigner à n’avoir jamais une vie comme tout le monde ? En regardant vivre Claire et leur fils de 15 ans — quinze années irrémédiablement perdues —, il éprouve un sentiment aigu de culpabilité. C’est sur cette douleur que je me suis basé pour développer ce personnage.
Mirage est une production internationale, avec une équipe en partie francophone. Comment s’est passée la communication sur le tournage ? Avez-vous retenu des mots ou des expressions françaises ?
Je ne parle pas très bien français, non. Je connais pourtant pas mal de mots, mais c’est difficile pour moi de construire des phrases compréhensibles ! Donc quand je parle, on a l’impression que je dis des mots au hasard en espérant que ça ressemble à une phrase. « Restaurant où manger »… quelque chose comme ça (rires). Ce qui a donné l’occasion à tout le monde de se moquer de moi sur le plateau, mais ils ont tous été très indulgents et, heureusement pour moi, la plupart parlaient couramment anglais. J’ai quand même appris quelques phrases avec mes collègues francophones, mais elles sont trop vulgaires pour que je les répète ici ! (Rires.)
Questions et traduction : Ludovic Hoarau