La série Méditerranée révèle les merveilles d'un monde vivant riche, surprenant mais aussi très fragile. En mer, sur terre et dans les airs, un fascinant voyage dans le monde d'animaux et de plantes qui se sont adaptés pour continuer à vivre en Méditerranée, malgré l’impact croissant des activités humaines.
C’est une petite mer semi-fermée. On pense la connaître par cœur. Mais elle renferme une biodiversité étonnante.
Comment mieux raconter la grande histoire du vivant en Méditerranée qu’en épousant le cycle de la vie ?
Tout commence avec les naissances. Une tortue caouanne traverse la Méditerranée de la France à la Grèce pour aller pondre ses œufs sur la plage de sa naissance. Les thons rouges font un périple épique depuis l’océan Atlantique pour se reproduire là où ils sont nés, en Méditerranée. Ces voyages sont périlleux, il faut échapper aux filets de pêche, à la pollution plastique… D’autres comme l’hippocampe restent chez eux, dans leur mer intérieure, l’étang de Thau. Mais ils ont une particularité étonnante : ce sont les mâles qui donnent naissance aux petits.
Comment prospérer en Méditerranée, dans cette petite mer, densément peuplée par les humains depuis des siècles ? Certaines espèces comme les méduses profitent des conditions actuelles, où la mer se réchauffe, s’acidifie. La vigne est devenue l’alliée des hommes. Grâce à leur travail, elle s’est établie tout autour de la Méditerranée, même sur les pentes les plus raides, comme dans les Cinque Terre, en Italie. Mais, parfois, l’unique issue est la fuite. Quand un grand aigle de mer perd sa compagne en Grèce, il est condamné à l’exil pour avoir une chance de se reproduire, car ses congénères ont quasiment tous disparu.
Grandir en Méditerranée est un sacré défi. Guillaume Néry, champion d’apnée, nous guide dans des grottes sous-marines grecques à la rencontre d’un animal qui a failli disparaître : le phoque moine. Il reconstitue l’histoire d’un jeune phoque qui s’est retrouvé seul loin des siens, emporté par une tempête. Chez d’autres espèces comme le rorqual, les mères veillent de très près sur l’éducation de leurs petits jusqu’à ce qu’ils deviennent adultes. Elles craignent les bateaux qui sillonnent la mer sans cesse, un péril mortel.
L’apprentissage de l’indépendance est parfois brutal, comme pour le jeune chat de l’île d’Amorgos qui, rejeté par sa mère, doit apprendre à se nourrir seul comme un animal sauvage.
Tous les êtres vivants ne vivent pas la même vieillesse. Pour les vieux mâles flamants roses, la vieillesse rime avec maladresse et ils perdent toutes leurs capacités de séduction. Chez les dauphins, la matriarche est la clé de voûte du groupe. Alors, quand ses capacités cognitives déclinent, c’est tout un équilibre qui est bouleversé. Certains êtres vivants ont une longévité extraordinaire : les oliviers peuvent être millénaires. Mais c’est la posidonie, une herbe marine, qui bat tous les records, avec un individu dont l’âge a été estimé à 100 000 ans, le plus vieil organisme vivant du monde. La posidonie, comme tant d’autres écosystèmes, souffre du trafic maritime, des pollutions ou encore du réchauffement climatique. La Méditerranée possède d’incroyables capacités de régénération, de résilience. Mais il faut lui laisser le temps, l’aider à panser ses plaies…
Chaque séquence s’inscrit dans ce grand cheminement, illustrant tantôt la complexité et le raffinement des stratégies du vivant, tantôt leur extrême fragilité, notamment face à l’omniprésence des hommes.